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Florence vue de la Piazzale Michelangelo
Nef centrale de la basilique San Lorenzo
Eglise des Médicis, construite par Brunelleschi. Abrite les tombeaux de plusieurs Médicis, dont Cosme l'Ancien et Laurent le Magnifique.
David, de Donatello (~1440)
au Musée du Bargello
Grotte Chauvet 2, Panneau des chevaux
Ile de Gozo - Archipel de Malte
Baie de Ramla vue de la grotte Mixta (la grotte où Calypso retint Ulysse pendant 7 ans est censée être du côté opposé de la plage)
Bastide de Montpazier
Sud du Périgord Noir entre Bergerac et Sarlat
Cloître du Cadouin
Cadouin, Périgord Noir
Carnaval de Venise 2019
Rapt de Proserpine
Rome - Galerie Borghese - Gian Lorenzo Bernini - 1621-1622
Périgord noir : Survol de Castelnaud
Vol en montgolfière au-dessus de la Dordogne - juillet 2021
Cabanes du Breuil
Saint-André d'Allas, Périgord Noir
Cloître de l'Abbaye de Fontfroide
Ancienne abbaye cistercienne de l'Aude, aujourd'hui propriété privée, lieu de spectacles, concerts et réunions
Mesquita de Cordoue
Grotte de Cussac, « le Lascaux de la gravure » env. 30000 ans avant le présent
Au Buison de Cadouin, dans le Périgord, sur la rive gauche de la Dordogne

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Sorcières : chronique d'un massacre

Documentaire de Marie Thiry - 2025

Marie Thiry

Autrice et réalisatrice d’une dizaine de documentaires scientifiques pour ARTE, Marie Thiry est aussi passionnée par l’histoire des hommes et des sociétés que par les chercheurs et chercheuses qui la transmettent. Dans ses films, elle aime communiquer l’enthousiasme de la recherche mais aussi son lot d’aventure humaine et de découvertes.

De la préhistoire à nos jours, elle aborde souvent l’Histoire à travers l’exploration des monuments qui la racontent. Ainsi, en collaboration avec Marc Jampolsky, elle coécrit une série d’architecture sur les grands monuments de France et d’Europe, décryptés grâce aux nouvelles techniques d’investigation (Château de Chambord, Mont St Michel, Versailles, le Vatican) et un documentaire sur les civilisations disparues de l'Amazonie. Son documentaire sur la grotte Cosquer, remporte 12 prix et 6 mentions spéciales.

Le film

Quels mécanismes ont conduit à la plus meurtrière chasse aux sorcières en France au Pays basque en 1609 ? Cette enquête saisissante plonge au coeur de la pensée démonologique, une doctrine profondément misogyne, qui fit des milliers de victimes en Europe du XVe au XVIIIe siècle.

Convoquant les témoignages éclairés de spécialistes de la chasse aux sorcières (historiens, archivistes, anthropologues...) de Bayonne à Lausanne en passant par Strasbourg et Pampelune, et également l'essayiste Mona Chollet, autrice de l'essai best-seller Sorcières – La puissance invaincue des femmes (éd. La Découverte), cette enquête saisissante décrypte les mécanismes cruels, irrationnels et misogynes qui conduisirent quatre-vingts personnes à la mort. Grâce à un habile montage d'entretiens, de reconstitutions tirées du film Les sorcières d’Akelarre (2020) de Pablo Agüero, et de séquences animées, la réalisatrice Marie Thiry (Le chevalier au dragon – Le roman disparu de la Table ronde) souligne à quel point les autorités religieuses et politiques s'en prirent aux femmes, mais aussi aux traditions païennes et aux rites dévolus aux solstices d'été et d'hiver, dont serait issu le fameux balai de la sorcière. Nourrie d’extraits du film La sorcellerie à travers les âges de Benjamin Christensen (1922) et de gravures, animées à partir de celles ornant le livre publié par Pierre de Lancre en 1612, cette étude rigoureuse d'une des faces les plus sombres de la Renaissance rend aussi justice à toutes celles que la folie religieuse et misogyne de cette époque a voulu effacer.

En 1609, dans la province basque du Labourd, se déroule le dernier et le plus sanglant épisode de chasse aux sorcières en France. Quatre-vingts personnes, principalement des femmes, sont brûlées à l’issue d’un procès itinérant de quatre mois, mené par Jean d’Espagnet, président au parlement de Bordeaux, et le juge Pierre de Lancre. Mandatés par Henri IV, ils étaient initialement chargés d’apaiser un simple conflit local autour des revenus du nouveau port de Ciboure. Mais cette querelle dégénéra rapidement en une vague d’accusations de sorcellerie. De village en village, leur tribunal alimente et amplifie les dénonciations populaires, déformées par l’imaginaire démonologique. Pour faire avouer les prétendues sorcières, ils recourent à la délation et à la torture, en s’appuyant sur les grands traités de démonologie, comme le célèbre Malleus Maleficarum ("Marteau des sorcières"), publié en 1486 et largement diffusé grâce à l’imprimerie. Alors que dans la plupart des régions d’Europe ce sont surtout les femmes âgées qui sont victimes des chasses aux sorcières, au Labourd, des jeunes filles sont principalement visées. Pierre de Lancre, obsédé par l’idée de leur copulation avec le diable lors du "rituel du sabbat", laisse libre cours à ses fantasmes et transgresse toutes les limites du droit. Il instrumentalise des centaines d’enfants, contraints à témoigner contre leurs proches. Ce zèle fanatique finit par susciter des résistances. Le retour des marins pêcheurs partis à Terre-Neuve et l’intervention de l’évêque de Bayonne, soucieux de protéger les familles des notables, abrègent cette effroyable mécanique d’accusations.


 

sorcieres chroniques d un massacre start

 


 

tour du monde magellan elcano

L'incroyable périple de Magellan

Documentaire de François de Riberolles - 2022

Affiche serie magellan

Exploit maritime
(commentaires d'ARTE)
La première circumnavigation de l’histoire racontée par le menu ! Grâce notamment à la chronique que fit de l’expédition l’Italien Antonio Pigafetta, qui fit partie des 18 survivants à avoir bouclé, en 1522, le tour du monde – sur les 237 hommes partis de Séville en 1519 –, François Riberolles (L'ivresse des profondeurs) retrace le déroulement d’un exploit maritime digne des plus grands romans d’aventure : trois ans de navigation sur les mers au cours desquels complots, déboires, drames mais aussi rencontres avec des peuples d’Amérique, du Pacifique et de l’océan Indien se sont succédé. En quatre volets, illustrés d'images aériennes spectaculaires tournées autour du monde sur les pas de Magellan et de superbes animations graphiques, une série documentaire passionnante, documentée par des historiens et des marins au long cours.

 


 

Le partage du monde

1. Le partage du monde
Issu de la petite noblesse du nord du Portugal, Fernand de Magellan serait né vers 1480. Après avoir été page à la cour de la reine consort Éléonore de Viseu, il embarque à 25 ans sur la flotte de Francisco de Almeida, vice-roi des Indes portugaises chargé de l'expansion du commerce dans l'océan Indien. Les expéditions auxquelles il participe s’accompagnent de combats au cours desquels il fait preuve de hardiesse et de courage. Manuel Ier, roi du Portugal, ayant refusé à plusieurs reprises d’augmenter sa pension, il se résout à proposer ses services à l’Espagne. Les deux nations, qui se sont partagé le monde en 1494 par le traité de Tordesillas, se livrent alors une guerre farouche sur les mers du globe, chacune voulant accaparer les richesses des terres lointaines. En 1518, Magellan se rend à Valladolid pour convaincre le jeune roi Charles Ier, futur Charles Quint, de financer son projet. Il veut trouver un passage pour franchir le rempart de l’Amérique au-delà des côtes brésiliennes, où nul ne s’est encore aventuré, traverser le Pacifique et rapporter des îles Moluques, dans l’archipel indonésien, une épice valant autant que l’or : le clou de girofle.

 


 

Voyage au bord du monde

2. Voyage au bord du monde
Magellan a promis au roi d’Espagne d’aller remplir ses cales de girofles en passant par une route nouvelle qui serait espagnole. Pour rejoindre l’Orient par l’Occident, le Portugais a promis qu’il trouverait un passage à travers l’Amérique et qu’il réussirait à rejoindre les Indes, là où le Génois Christophe Colomb avait échoué. Sous son commandement, cinq navires quittent Séville le 21 septembre 1519 : le Trinidad, le San Antonio, le Concepcion, le Santiago et le Victoria. Pour atteindre le bord du monde connu, Magellan doit traverser l’Atlantique jusqu’au Brésil, qui vient d’être découvert, avant de s’aventurer dans la partie encore vierge des cartes marines. Six jours après le départ de Séville, alors qu’ils font escale aux îles Canaries, une missive envoyée par son beau-père, haut fonctionnaire de l’arsenal de Séville, prévient Magellan que les quatre capitaines espagnols de sa flotte préparent une mutinerie...

 


 

Le royaume de Magellan

3. Le royaume de Magellan
Longeant la côte sud-américaine au-delà du Brésil, Magellan découvre au sud de l’Argentine un passage qui lui permet de s'enfoncer dans le continent américain. La navigation à l'intérieur du détroit avec des bateaux à voile est périlleuse et incertaine. La désertion du San Antonio n’augure rien de bon : le navire enfermait dans ses cales la plus grande partie des vivres. Quand, enfin, un passage est découvert vers le large, la satisfaction d’avancer sur une mer où nul n’a encore navigué s'avère de courte durée. La traversée du Pacifique qu’ils entament va être dantesque. Pendant plus de trois mois, ils ne vont rencontrer aucune île, aucune terre où ils pourraient se ravitailler. À bord, les hommes sont de plus en plus affamés et affaiblis par le scorbut. Magellan est en proie au doute : l’archipel des Moluques était-il bien de plein droit portugais et non espagnol comme il l’a promis au roi d’Espagne ?

 


 

Le premier tour du monde

4. Le premier tour du monde
Privé de Magellan, qui a succombé aux Philippines le 27 avril 1521, ainsi que de leurs meilleurs officiers, assassinés lors du piège tendu par le chef lapu-lapu, les équipages des deux navires restants poursuivent leur route. Au terme d'une longue errance, ils atteignent les îles indonésiennes des Moluques, où ils chargent enfin leurs cales des épices tant convoitées. Pour le retour à Séville, les deux capitaines nouvellement désignés choisissent un itinéraire différent. Aux commandes du Victoria, le Basque Juan Sebastián Elcano veut tenter sa chance vers l'ouest en passant par les eaux portugaises. Gonzalo Gómez de Espinosa décide, lui, que le Trinidad empruntera la route par laquelle ils sont venus. Mais pris dans de terribles tempêtes dans le Pacifique, le navire doit faire demi-tour vers les Moluques, où son équipage est fait prisonnier par les Portugais. De son côté, malgré des conditions de navigation épouvantables, le capitaine Elcano réalise la prouesse de mener le Victoria à travers l'océan Indien, puis de longer les côtes africaines dans des eaux pourtant interdites aux embarcations espagnoles. À l'issue d'une course contre les éléments qui aura duré cinq mois, les 18 survivants du Victoria rentrent à Séville le 8 septembre 1522.

 


 

Jeanne la Folle (Juana la Loca)

Vicente Aranda - 2001

Résumé d'ARTE :

À la mort de sa mère, Jeanne de Castille devient reine, mais elle est si jalouse de son mari qu’elle passe bientôt pour folle… L’actrice Pilar López de Ayala se met magistralement dans la peau de cette héroïne volcanique et rebelle.     

1496. Héritière présomptive du trône de Castille et d’Aragon, la jeune princesse Jeanne part pour la Flandre afin d’épouser son promis, Philippe de Habsbourg. Ce mariage de convenance, aux visées politiques, tourne d’emblée à la passion amoureuse. Éperdument éprise de son mari, Jeanne découvre bientôt ses infidélités. À la mort de sa mère, Isabelle la Catholique, elle devient reine à son tour. Mais elle fait preuve d’une telle jalousie qu’on la soupçonne d’être atteinte d’un dérèglement mental. D’autant que son mari, tout comme son père, Ferdinand d’Aragon, ont politiquement intérêt à ce qu’elle soit déclarée inapte à gouverner.


Déraison et sentiments
La supposée démence de Jeanne de Castille (1479-1555) reste sujette à débat parmi les historiens. Il est, en revanche, attesté que cette jeune reine au tempérament passionné, rétive aux obligations religieuses, faisait de violentes scènes de jalousie à son mari volage et n’hésitait pas à défier physiquement ses maîtresses. Dans cette relecture contemporaine, le personnage de Jeanne, porté avec une belle intensité par Pilar López de Ayala, révèle avant tout les déchirements d’une femme trop indépendante pour son époque. Refusant de trancher, le film maintient habilement une ambiguïté autour de la folie de son héroïne, qui apparaît tantôt suggérée par l’image que Jeanne donne d’elle-même, tantôt exagérée par les intrigants de la cour. Guidée par ses sentiments, et contre tous les usages, la jeune reine ne craint pas de rabrouer les hommes haut placés qui voudraient la mettre au pas. Face à elle, Daniele Liotti incarne avec justesse un Philippe de Habsbourg plus fragile que sa jeune épouse ne veut le croire. Par son propos féministe et son esthétique soignée, Jeanne la folle s'inscrit parfaitement dans la filmographie progressiste de Vicente Aranda, cinéaste engagé, qui avait révélé en 1977 la jeune Victoria Abril en jeune adolescent transgenre dans Je veux être une femme, et célébré le courage féminin dans Libertarias (1996). 

Le contexte historique 

Transcription

Jeanne première de Castille, dite Jeanne la folle, née le 6 novembre 1479 à Tolède, est le 3e enfant des rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon. En 1496, elle épouse Philippe de Habsbourg, dit Philippe le Beau, fils du futur Archiduc Maximilien d'Autriche, futur empereur du Saint-Empire, et de la Duchesse Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire. Charles le Téméraire est le 4e et avant-dernier, avant sa fille Marie, Duc de Bourgogne, de la branche des Valois-Bourgogne, branche cadette des Capétiens. C'est sous sa souveraineté que le duché atteint son apogée territoriale. Divisé en "pays de par de ça", la Flandre, l'Artois, la Picardie, le Hainaut, le Brabant, la Hollande, la Zélande, la Gueldre, le Limbourg et le Luxembourg, et en "pays de par delà", c'est à dire le Duché de Bourgogne, le Comté de Bourgogne, future Franche-Comté, le Nivernais et le Charolais. Mais Charles le Téméraire est ambitieux, non seulement il ambitionne de transformer la Bourgogne et ses territoires en royaume, mais davantage encore de devenir Roi des Romains, c'est à dire le candidat élu comme Empereur du Saint-Empire avant qu'il ne soit officiellement couronné. Certes, il possède déjà des territoires à l'intérieur de Saint-Empire, le Comté de Bourgogne par exemple, celui donc qui deviendra la Franche-Comté. Alors que "par de ça", seule la Flandre, l'Artois et la Picardie sont des territoires prélevés à la France. Tous les autres sont dans les limites du Saint-Empire. Mais cela ne suffit pas au Téméraire. Il revendique aussi de l'Empereur les cantons suisses et la Savoie. Face aux révoltes de ceux-ci, il abandonne l'idée et adopte plutôt un autre plan, celui de réunir géographiquement les territoires de "par de ça" et "par de là". Pour cela, il lui faut conquérir les duchés de Lorraine et de Bar (futur Bar-le-Duc), tous 2 des territoires du Saint-Empire, correspondant approximativement aujourd'hui aux départements de Meurthe-et-Moselle et de la Meuse. Il annonce même aux Lorrains qu'il fera de Nancy sa capitale. Après avoir conquit Nancy une première fois, assurant le trait d'union entre ses territoires, il doit faire face à la résistance farouche de René II de Lorraine qui reprend la ville. Le Téméraire doit donc réassiéger la ville avec une armée affaiblie par les batailles perdues contre les Suisses. Il ne parviendra pas à reconquérir la ville et au contraire, il y trouve la mort en 1477 lors du 2nd siège de la ville. Sa fille Marie, âgée de 20 ans, devient alors Duchesse de Bourgogne, 5e et dernier souverain bourguignon de la branche des Valois. Elle est immédiatement confrontée à 2 attaques. Le roi de France Louis XI, qui avait à diverses reprises pactisé avec le Téméraire, s'était aussi maintes fois accroché avec lui, notamment pour la possession de la Picardie, mais aussi quand il lui apporta son aide pour tenter de conquérir Liège qui se termine par une révolte, que Louis XI avait en secret allumée. Elle conduisit au sac de Liège par le Téméraire. Et à la mort de celui-ci, Louis XI envoie immédiatement son armée conquérir le Duché de Bourgogne ainsi que le Nivernais, sous prétexte que lors de la session de la Bourgogne par le roi de France Jean II le Bon à son plus jeune fils Philippe, devenu Philippe le Hardy, premier Duc de Bourgogne de la branche cadette des Valois, l'accord stipulait qu'en cas d'absence d'héritier, la Bourgogne retournerait à la couronne française. Mais Louis fait mine de comprendre, à tort, qu'il fallait entendre, en l'absence d'héritier mâle, ce qui était faux. Le Comté de Bourgogne, en terre d'Empire, resta la propriété de Marie de Bourgogne. D'autre part, dans les Pays-Bas, donc les "pays de par de ça", les villes flamandes comme Bruges et Gand se révoltèrent et voulurent être rendues à la France. Elle fut contrainte de leur accorder ce qu'on a appelé le Grand Privilège, c'est à dire une autonomie quasi totale par rapport au pouvoir central bourguignon. De facto, les Pays-Bas devinrent une confédération qui allait être découpée en 17 provinces. Pour renforcer son autorité, Marie épouse Maximilien, héritier de l'Archiduc Frédéric III, Empereur du Saint-Empire. Ce mariage avait d'ailleurs déjà été discuté entre Charles le Téméraire et Frédéric III, lorsque celui-ci apporta, vainement, son aide au Duc de Bourgogne pour s'approprier des cantons suisses et de la Lorraine. Maximilien devint donc le duc consort de Bourgogne le 19 août 1477, 7 mois à peine après la mort de Charles le Téméraire. Il deviendra Archiduc d'Autriche en 1493 et Empereur du Saint-Empire en 1508. Marie de Bourgogne et Maximilien auront 2 enfants, Philippe de Habsbourg, dit Philippe le Beau, né à Bruges en 1478, et Marguerite d'Autriche, née à Bruxelles en 1480, Marie de Bourgogne meurt à peine 2 ans plus tard, âgée seulement de 25 ans, des suites d'une chute de cheval. Maximilien devient régent de Bourgogne et Philippe le Beau devient le premier duc de la dynastie des Habsbourg. La Régence de Maximilien est marquée par de nombreuses révoltes des villes et provinces des Pays-Bas, chaque fois matées dans le sang et par des exécutions expéditives. En 1493, à la mort de son père Frédéric III, il devient Archiduc d'Autriche. Avant d'assumer pleinement ce rôle, il signe la paix de Senlis avec le roi de France Charles VIII, successeur de Louis XI. Il y est définitivement statué que le Duché de Bourgogne et la Picardie reviennent à la France, tandis que l'Artois, la Franche-Comté, le Charolais et les provinces des Pays-Bas restent la propriété des Bourguignons. En 1494, Maximilien peut passer la main à son fils Philippe le Beau, âgé alors de 16 ans. Dès cette année-là, un conflit éclate entre la France de Charles VIII et le Royaume de Naples, soit la moitié de l'Italie sous les États pontificaux. Ce Royaume de Naples appartient à la couronne d'Aragon. Maximilien conclut un pacte avec les rois catholiques d'Espagne Isabelle de Castille et son mari Ferdinand d'Aragon. Il est convenu de marier les 2 enfants de Maximilien et de Marie de Bourgogne avec les héritiers des 2 royaumes espagnols. En 1496, Philippe épouse Jeanne, fille d'Isabelle de Castille, à Lierre dans le Brabant, et le mariage de Marguerite de Habsbourg avec Jean d'Aragon a lieu à Burgos en 1497. Mais si Jean d'Aragon est l'héritier présomptif des royaumes d'Aragon et de Castille, Jeanne n'est que 3e dans l'ordre de succession, car en cas de décès de Jean, ce serait sa soeur aînée Isabelle qui deviendrait héritière. Selon donc toute probabilité, ce sera Jean d'Aragon qui héritera du trône d'Espagne. Mais peu importe. Cette alliance visait à encercler la France avec les Pays-Bas au nord, la Franche-Comté à l'Est avec le Saint-Empire également, et l'Espagne au Sud. C'est donc par une succession de 3 événements assez inattendus que Jeanne deviendra la princesse héritière des trônes de Castille et d'Aragon, Jean mourant en 1497 à l'âge de 19 ans, et Isabelle en 1498, à l'âge de 28 ans. Isabelle avait déjà donné naissance à un fils, Miguel, qui lui, meurt en 1500, à 2 ans à peine. Jeanne accède donc au trône de Castille en 1504, à la mort de sa mère Isabelle la Catholique. Elle accédera au trône d'Aragon à la mort de Ferdinand en 1516. En ce qui concerne Philippe de Habsbourg, les choses sont plus compliquées car ni Ferdinand d'Aragon ni les nobles castillans ne veulent qu'un Flamand. devienne roi de Castille et se mêle de la politique espagnole. Les débats durent près de 2 ans. À la fois Ferdinand et Philippe veulent ravir le trône à Jeanne. Celle-ci d'ailleurs ne montre aucun intérêt pour la politique. Mais éperdument amoureuse de Philippe qui de son côté la trompe tant et plus, son comportement fait dire à Ferdinand, Philippe et les Cortes qu'elle est devenue folle, tant ce comportement est jugé erratique à cette époque. Mais elle garde le soutien des nobles et surtout du peuple de Castille, tant et si bien qu'il ne peut être envisagé de purement l'écarter du trône et de l'enfermer pour folle selon le plan prévu par les Cortès. Elle demeure donc reine de Castille et les Cortès nomment Philippe roi consort de Castille en juillet 1506. Il ne le sera pas longtemps puisqu'il décède subitement 2 mois plus tard à peine en septembre 1506. La raison de sa mort demeure encore inconnue aujourd'hui. On a parlé de fièvre typhoïde, inévitablement aussi d'empoisonnement, mais sans aucun indice probant. Il est aussi possible qu'il ait été frappé par une de ces nombreuses épidémies qui resurgissent régulièrement en ces temps-là, la peste le typhus, le choléra ... J'ai personnellement une hypothèse, oh toute personnelle, basée sur aucun témoignage. Mais qui m'est apparu possible au fil de mes lectures. Cela mérite une parenthèse au récit. En 1493, une maladie nouvelle s'abat sur Barcelone, semble-t-il suite à la présence de Colomb et d'un de ses navires revenant du nouveau monde, pendant 4 mois dans cette ville. Un de ses capitaines a été une des premières victimes de cette maladie. C'est une nouvelle version d'une maladie due à un tréponème, une bactérie dont les archéogénéticiens retrouvent la trace depuis des milliers d'années, aussi bien en Europe, en Asie qu'en Amérique, sous forme d'une maladie de la peau endémique et non mortelle. Il semble aujourd'hui vraisemblable qu'elle ait brusquement muté lors des très nombreux contacts sexuels entre les marins de Colomb et les femmes de l'île d'Hispaniola, aujourd'hui Saint-Domingue et Haïti, une des premières îles où Colomb accosta, et que ce nouveau variant soit devenu transmissible par voie vénérienne, extrêmement contagieux et mortel. C'est la syphilis, puisqu'il s'agit bien de cela, qui était alors rapidement mortelle car la population européenne n'y avait jamais été exposée et les protections immunitaires naturelles étaient inexistantes, qui auraient pu permettre d'être immunisé, voire d'en ralentir l'évolution. Les guerres d'Italie de 1494 et 1495 entre Espagnols et Français, ont ensuite permis l'expansion rapide de la maladie au reste du monde. Je pose donc l'hypothèse que Philippe le Beau, établit à Burgos depuis 2 mois en 1506, aurait pu, de par ses rapports sexuels divers et multiples, contracter la syphilis très rapidement mortelle à cette époque et occasionnant de multiples lésions cutanées comme les autres maladies à tréponème, ce qui semble aussi attesté par les témoignages d'époque. Fin de la parenthèse ! Les récits des événements qui suivirent immédiatement la mort de Philippe le Beau sont probablement largement légendaires ou alimentés par Ferdinand d'Aragon, qui voulait bien évidemment alimenter la rumeur de la folie de Jeanne de Castille, afin de mettre la main sur le Royaume. On raconte notamment qu'elle a veillé le corps de son mari pendant plusieurs jours, ne voulant pas le faire enterrer. Par testament, il était décidé que le corps de Philippe le Beau rejoindrait celui de sa mère Isabelle à Grenade. Toute la Castille à devoir traverser. Le cortège funèbre ne se mit en route qu'au début de l'année 1509. Mais on raconte que l'état dépressif (ou de folie ?) de Jeanne empira rapidement et qu'au bout de seulement 130 km, à 30 km au sud-ouest de Valladolid, Ferdinand d'Aragon persuada Jeanne de s'arrêter au palais royal de Tordesillas pour se reposer. Comme en France en effet, vers la même époque, les souverains espagnols étaient souvent itinérants et possédaient donc de nombreux châteaux ou palais royaux pour y faire étape. Elle ignorait que Ferdinand la fit enfermer. Enceinte alors de son dernier enfant, Catherine, bien que gardant son titre de reine de Castille, elle y demeura enfermée à vie jusqu'à sa mort en 1555, à l'âge de 75 ans. À la mort de son père Ferdinand d'Aragon en 1516, elle devint même reine de Castille et d'Aragon, mais sans aucun pouvoir. L'année précédente, en 1515, son fils aîné Charles avait été proclamé majeur au palais du Coudenberg à Bruxelles, devenant Duc de Bourgogne, Souverain des Pays-Bas, de Franche-Comté et du Charolais. Quand il apprend la mort de son grand-père Ferdinand, il se précipite en Espagne en 1517. Il devient par héritage roi d'Aragon et se proclame à Valladolid régent de Castille, avant même de se proclamer, par ce qui ressemble à un coup d'État, roi de plein droit, sa mère demeurant reine, mais restant toutefois enfermée. Progressivement, Charles de Habsbourg deviendra donc Duc de Bourgogne, Souverain des Pays-Bas, Roi de Castille et d'Aragon, à la tête également de tous les territoires du Nouveau-Monde appartenant à l'Espagne, et puis aussi, de par son grand-père paternel, Archiduc d'Autriche et Empereur du Saint-Empire romain germanique. Mais vers 1540, sa santé déclinant progressivement, liée à un ensemble de pathologies dues à une forte consanguinité, il cède de plus en plus de prérogatives à son fils Philippe, futur Philippe II d'Espagne et des Pays-Bas. À la mort de sa mère en 1555, il abdique à Bruxelles et sépare son empire, l'Espagne, le sud de l'Italie, les Pays-Bas, vont à son fils Philippe II, et l'Autriche, ainsi que la dignité d'Empereur du Saint-Empire va à son frère Ferdinand. C'est le début des 2 couronnes de Habsbourg. Charles, qui était devenu Empereur du Saint-Empire sous le titre de Charles V, qu'on appellera donc Charles-Quint, se retire dans un monastère en Estramadure ou il meurt en 1558 à 58 ans. La dynastie des Habsbourg continuera à régner sur l'Espagne jusqu'en 1700, année de la mort du roi Charles II, décédé le 1er novembre peu avant ses 39 ans, en ne laissant aucun héritier. Louis XIV, dont la mère Anne d'Autriche et dont l'épouse Marie Thérèse d'Autriche étaient toutes 2 Espagnoles, fit valoir la primauté de la succession du trône d'Espagne au 2e de ses petits enfants, Philippe d'Anjou. Ce fut le choix préféré par Charles II et acté par testament le 2 octobre 1700, préservant ainsi l'unité des territoires espagnols qui aurait été morcelés s'il avait fait un autre choix. Philippe d'Anjou, futur Philippe V d'Espagne, appartenant à une branche cadette des Bourbons, les 2 couronnes ne pouvaient ainsi pas être réunies. Mais depuis la mort de Charles II de Habsbourg, ce sont les Bourbons qui occupent maintenant le trône d'Espagne.


 

 


 

Futurs champions, le prix de la gloire

Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac, 2024

Les scandales récents ont révélé les méthodes brutales souvent imposées aux jeunes sportifs de haut niveau. Nourrie de nombreux témoignages, cette enquête accablante met au jour les rouages d’un système qui sacrifie des enfants au nom des intérêts économiques et de la gloire.

Enfances brisées

"S’il y avait autant de blessures dans n’importe quel autre domaine de la vie des enfants, le gouvernement interviendrait immédiatement", s’indigne le sociologue canadien Peter Donnelly. Dévoilant la face tragique du sport de haut niveau, ce documentaire plonge dans les rouages d’un système qui maltraite les enfants, hérité des méthodes de l’ancien bloc de l’Est. Sacrifiés sur l’autel du profit – le marché mondial du sport pesant aujourd’hui plus de 1 000 milliards de dollars –, les futurs champions se retrouvent pris en étau entre les attentes de leurs entraîneurs, de leurs parents, mais aussi des fédérations et des États, avides de médailles. Pour décrypter cette réalité aux conséquences lourdes, Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac (Violences sexuelles dans le sport, l’enquête) a enquêté dans plusieurs pays, recueillant les témoignages bouleversants de jeunes athlètes traumatisées – à l'instar de Jacqueline, petite patineuse allemande victime d'un burn-out –, complétés par les éclairages de médecins, de chercheurs, de défenseurs des droits des enfants ou encore de représentants d’associations d’aide aux victimes. Si l’exemple norvégien prouve qu’il est possible de concilier épanouissement et résultats, les explications de Vincent Pateau, qui nie être un "entraîneur dur" alors qu’il a été condamné pour harcèlement moral, illustrent la réticence des instances sportives à réformer le système et leurs difficultés à assumer leurs responsabilités...

À 14 ans, Coline Weber intègre le prestigieux pôle France de gymnastique de Marseille, où elle vit un calvaire : blessures à répétition et épuisement causés par l’excès d’entraînement, privation de nourriture, humiliations, pression constante… Écartée des sélections nationales après que sa mère a alerté la fédération, l’adolescente, aujourd’hui majeure, a dénoncé devant la justice les méthodes de son coach, Vincent Pateau. Outre-Manche, l’ancienne gymnaste Claire Heafford, fondatrice de l’association Gymnast for Change, a contribué à faire éclater au grand jour l’ampleur des dérives, tandis qu’au Canada la nageuse artistique Gabrielle Boisvert a déclenché une vague de dénonciations qui a éclaboussé une vingtaine de disciplines. Ces prises de parole, auxquelles se mêlent celles de superstars (Thierry Henry, Michael Phelps, Simone Biles…), mettent en lumière l’éventail et la gravité des abus infligés aux jeunes athlètes, corroborés par de très nombreuses études scientifiques. Une récente enquête allemande menée auprès de sportifs d’élite révèle ainsi que 86 % d’entre eux ont subi au moins une fois de la violence psychologique dans ce cadre, la plupart avant 18 ans. Aux États-Unis, où les enfants entre 6 et 18 ans font près de dix-sept heures de sport en moyenne par semaine, le docteur Mininder Kocher, lui, s’inquiète de l’augmentation des blessures, de plus en plus graves et précoces.



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