21 février 2024

Entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée Assadourian

Entree de Missak Manouchian au Pantheon 21 fevrier 2024

Né en 1906 dans l'Empire ottoman, rescapé du génocide arménien, Missak Manouchian et seul survivant d’une famille de la diaspora arménienne en Turquie. Il rejoint la France en 1925 avec son frère Garabed qui décède quelques années plus tard. Il travaille d’abord dans les chantiers navals du secteur de Marseille puis monte à Paris où il devient ouvrier tourneur chez Citroën. Il est licencié au début de la crise des années 1930. Il se livre alors à des activités artistiques et sportives. Amoureux des lettres, il crée deux revues littéraires en arménien. À partir de 1934, il adhère au PCF. Il est également secrétaire du Comité central de Secours pour l’Arménie et responsable du journal en arménien de la MOI. Il épouse Mélinée Assadourian en 1936. Arrêté au début de la Drôle de guerre, il est libéré et rejoint l’armée. En janvier 1940, il procède à une nouvelle demande de naturalisation française qui lui est refusée. Démobilisé, Manouchian est intégré dans une usine de la Sarthe. Au début de 1941, il rejoint Mélinée à Paris. Il est arrêté à l’été 1941 puis libéré en septembre. Il assume alors dans la clandestinité la responsabilité de la section arménienne de la MOI et mène des actions de propagande. En février 1943 il rejoint les FTP-MOI. Il est nommé commissaire technique en juillet 1943 puis en août, commissaire militaire pour la région parisienne. Il est arrêté le 16 novembre 1943 à Évry Petit-Bourg lors d’un rendez-vous clandestin avec Joseph Epstein, son responsable. Sa photo est reproduite en médaillon sur l’Affiche rouge avec la légende « Manouchian – Arménien – chef de bande – 56 attentats – 150 morts – 600 blessés ».

Née également dans l'Empire ottoman, à Constantinople en 1913, et aussi rescapée du génocide arménien avec sa sœur, Mélinée Assadourian est transférée en Grèce en 1922. Elle arrive en France en 1926 où elle intègre une école de Marseille. Elle rejoint Paris quelques années plus tard et acquiert une formation de sténodactylo. Elle loue un logement à Paris à l’oncle de Charles Aznavour. Révoltée par l’injustice, elle prend contact avec une organisation arménienne. Elle milite alors au Comité central de Secours pour l’Arménie (HOK) dont elle devient secrétaire. Elle y rencontre Missak Manouchian qu’elle épouse en 1936. Compagne dans la vie et dans la Résistance de celui-ci, elle échappe aux arrestations de novembre 1943. En 1947, elle s’installe en Arménie soviétique puis revient en France en 1963. Elle participe à la transmission de la mémoire de son époux et des étrangers dans la Résistance française. Elle publie en 1977 une biographie de Missak intitulée Manouchian dont une réédition augmentée par sa petite-nièce Katia Guiragossian est parue en novembre 2023.

LES 23 FUSILLÉS DE L’AFFICHE ROUGE 

Les « 23 » sont majoritairement jeunes. Les raisons de leur engagement sont diverses, mais les persécutions qu’ils ont subies avant-guerre dans leur pays d’origine et qu’ils continuent à subir en France pendant l’Occupation motivent généralement leurs actions. 
Ils sont étrangers, apatrides pour certains, Français pour d’autres. On compte des Hongrois, des Polonais, des Roumains, des immigrés juifs, tous contraints à la clandestinité pour fuir la Gestapo et ses supplétifs de Vichy. D’autres sont des Républicains espagnols, des brigadistes, des antifascistes ayant fui l’Italie de Mussolini, ou encore des Arméniens rescapés du génocide. Une fois arrêtés, ils sont incarcérés à la prison de Fresnes dans l’attente du procès qui débouche sur leur exécution le 21 février 1944.
À ces « 23 », s’ajoutent Mélinée Manouchian, impliquée dans la reconnaissance de son époux et qui l’accompagne au Panthéon, mais aussi Joseph Epstein, responsable des FTP de la région parisienne.

Fusillé le 21 avril 1944 au Mont-Valérien entre 15h22 et 15h56
Missak Manouchian / Spartaco Fontanot / Roger Rouxel / Amadeo Usseglio-Polatera / Robert Witchitz
Georges Cloarec / Rino Della Negra / Cesar Luccarini / Antoine Salvadori
Celestino Alfonso / Joseph Boczor / Emeric Glasz / Marcel Rayman
Thomas Elek / Maurice Fingercwajg / Jonas Gelduldig / Wolf Wajsbrot
Léon Goldberg / Armenak Manoukian / Salomon [Willy] Schapiro Wolf
Szlama Grzywacz / Stanislas Kubaki

Fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien
Joseph Epstein

Décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart en Allemagne
Olga Bancic

Survivante
Mélinée Manouchian

Plus d'information sur le site du Musée de la résistance nationale