Un monde divisé : 1939-1962 - Série allemande dirigée par Jan Peter (2024)
Détails
Un monde divisé : 1939-1962
Série en SIX épisodes (Allemagne, 2024)
De la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1960, qui virent le monde se fracturer entre l’Est et l’Ouest, cette série documentaire retrace les destins uniques de six personnages qui ont marqué l’Histoire, comme Golda Meir, Nikita Khrouchtchev ou encore Wernher von Braun. Entremêlant reconstitutions soignées et riches images d’archives, une fresque historique ambitieuse sur une période charnière du XXe siècle.
Récit choral
Après 14, des armes et des mots et 1918-1939 : les rêves brisés de l’entre-deux-guerres, Jan Peter poursuit son exploration de l’histoire troublée du XXe siècle en s’attachant à la période 1939-1962, marquée successivement par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, la bipolarisation du monde et la décolonisation. Comme dans les deux précédents volets, c’est à travers des destinées singulières, qui chacune éclaire des facettes différentes, que l’on s’immerge dans ces années tourmentées. Six personnages réels, avec leurs rêves, leurs drames et leurs combats, cohabitent dans ce récit transnational qui conjugue les trajectoires personnelles et politiques, le souffle de la fiction et la force des documents d’époque : l'ingénieur allemand Wernher von Braun, passé des rangs nazis au service de la Nasa ; la future Première ministre d'Israël Golda Meir ; le leader soviétique Nikita Khrouchtchev ; la femme du commandant d'Auschwitz Hedwig Höss (ressuscitée sous les traits de Sandra Hüller dans La zone d'intérêt de Jonathan Glazer) ; la physicienne américaine Joan Hinton, qui a contribué à l'élaboration de l'arme nucléaire avant d'en dénoncer les dangers ; et le psychiatre et écrivain martiniquais Frantz Fanon, figure de l’anticolonialisme et de l’antiracisme. Interprétées avec talent et formidablement soignées, les scènes de reconstitution s’entrelacent avec des images d’archives colorisées, des écrits de témoins et acteurs des événements, pour composer une nouvelle fresque historique captivante, aussi instructive qu’émouvante, fruit d’une ambitieuse coproduction européenne.
Les 6 épisodes
Un rêve de lune
De la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1960, qui virent le monde se fracturer entre l’Est et l’Ouest, cette série documentaire retrace les destins de six personnages réels, parmi lesquels l’ingénieur allemand Wernher von Braun, passé des rangs nazis au service de la Nasa, le leader soviétique Nikita Khrouchtchev et la future première ministre d’Israël Golda Meir.
Août 1939. L’ingénieur allemand Wernher von Braun, qui rêve d’être le premier à envoyer une fusée dans l’espace, s’est mis au service des nazis afin d’obtenir davantage de moyens pour son projet. Mais lorsque Hitler envahit la Pologne le 1er septembre, entraînant l’Europe puis le monde dans le chaos, le jeune homme, à la tête d’un centre de recherche au bord de la Baltique, doit revoir ses ambitions, désormais limitées au développement de missiles. Au même moment, l’Américaine Joan Hinton commence ses études au Bennington College, dans le Vermont. Rare femme à se passionner pour la physique nucléaire, elle découvre l’énorme potentiel de la fission, mais aussi le danger que celui-ci fait courir à l’humanité. Face à l’avancée victorieuse de la Wehrmacht en Europe occidentale, des réfugiés prennent la route par milliers. Fuyant les persécutions, beaucoup de juifs tentent de gagner la Palestine, mais les Britanniques, qui administrent le territoire, leur en refusent l’accès. Avec ses compagnons de lutte, Golda Meir, cofondatrice du parti sioniste socialiste Mapaï, envisage des actions de plus en plus radicales pour faire plier les autorités mandataires.
Un jardin devant le mur
En 1941, Hedwig Höss s’installe avec sa famille à Auschwitz, à proximité immédiate du camp d'extermination dirigé par son mari, Rudolf. À Tel-Aviv, Golda Meir découvre dans une missive sortie clandestinement d’Auschwitz que les nazis y assassinent systématiquement les Juifs.
En 1940, Hedwig Höss, 32 ans, rejoint avec ses quatre enfants son nouveau foyer : Auschwitz, en Pologne, où son mari Rudolf vient d’être nommé commandant du camp de concentration. À l’ombre de l’enfer, la jeune femme, débordante de fierté et d’idées, aménage avec enthousiasme leur spacieuse villa et leur jardin, qui jouxtent le mur d’enceinte. En juin 1941, Nikita Khrouchtchev, membre du Politburo du Parti communiste, est en poste à Kiev lorsque les Allemands attaquent l’URSS par surprise. Effrayé par l’impréparation de son pays à la guerre, il va déployer d’immenses efforts, sous la pression de Staline, pour défendre les territoires soviétiques, tout en mettant sa famille à l’abri. La nouvelle selon laquelle les nazis mèneraient une entreprise d’extermination systématique des juifs se répand jusqu’à Tel-Aviv. Voyant les Allemands et leurs alliés italiens se rapprocher de la Palestine mandataire, Golda Meir, bouleversée mais déterminée à résister, réclame des armes pour la population juive.
Résister coûte que coûte
Nikita Khrouchtchev joue un rôle déterminant dans la bataille pour le contrôle de Stalingrad. Un jour, il apprend que son fils aîné, Leonid, est porté disparu. Tandis que les bombardements des Alliés s’abattent sur l’Allemagne, Wernher von Braun scelle un pacte odieux avec les SS. Le Martiniquais Frantz Fanon rejoint les Forces Françaises Libres, où il est confronté quotidiennement au racisme.
À l’automne 1942, la bataille de Stalingrad semble jouée. Excluant d’abandonner la ville aux Allemands, Nikita Khrouchtchev soutient un plan de contre-attaque, dans l’espoir de renverser le cours de la guerre. C’est alors que lui parvient une terrible nouvelle : son fils Leonid, pilote dans l’Armée rouge, est porté disparu. A-t-il été abattu ou a-t-il déserté ? Après l’arrestation de sa bru, accusée d’espionnage, Khrouchtchev adopte sa petite-fille, promise à l’orphelinat. De son côté, Wernher von Braun célèbre enfin ses premiers succès. Ses fusées capables de transporter des charges explosives pourraient relancer la Wehrmacht après la défaite de Stalingrad. Mais le centre de recherche de Peenemünde est détruit par la Royal Air Force. Les nazis décident de transférer la production dans une usine souterraine proche du camp de Buchenwald, où des détenus travaillent dans des conditions effroyables sous le contrôle de l’ingénieur. Toujours en 1943, le Martiniquais Frantz Fanon, 17 ans, s’engage dans les Forces françaises libres, au sein desquelles il fait l’expérience quotidienne du racisme. Alors que les Américains et les Britanniques débarquent en Normandie en juin 1944, Fanon et ses camarades progressent depuis le sud de la France.
Nom de code : Little Boy
En 1944, Joan Hinton est engagée dans le projet Manhattan, un programme top secret mené à Los Alamos. Le jeune soldat Frantz Fanon risque sa vie pour la libération de l’Alsace, mais le racisme au sein de l’armée l’amène à douter du bien-fondé de son engagement. Après la capitulation de l’Allemagne, Hedwig Höss s'enfuit. Mais elle est arrêtée par les Alliés, qui la poussent à dénoncer son mari.
En 1944, Joan Hinton, 23 ans, termine ses études de physique. Tout juste diplômée, elle est recrutée par les responsables du "projet Manhattan", un programme de recherche ultraconfidentiel. À Los Alamos (Nouveau-Mexique), sous la direction d’Enrico Fermi et de Robert Oppenheimer, elle fait partie des rares femmes à participer au développement de la bombe atomique. De l’autre côté de l’Atlantique, Frantz Fanon risque sa vie dans les combats pour la libération de l’Alsace. Victime de discriminations raciales, il se prend à douter du sens de son sacrifice. Le 8 mai 1945, la guerre s’achève en Europe. Hedwig Höss a fui avec sa famille devant l’avancée des troupes soviétiques. Mais lorsque les Britanniques finissent par la capturer dans le nord de l’Allemagne, la femme de l’ancien commandant d’Auschwitz doit choisir entre son mari et ses enfants… Les 6 et 9 août 1945, les Américains larguent deux bombes atomiques ("Little Boy" et "Fatman") sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, conduisant à la capitulation du Japon. Face à l’ampleur des ravages, Joan Hinton est tiraillée. Le conflit est terminé, mais à quel prix ?
La terre promise
En 1947, Golda Meir voit son rêve le plus cher devenir réalité : l’Organisation des nations unies, fondée tout récemment, décide de la partition de la Palestine en un État arabe et un État juif. Cependant, la création d’Israël se heurte à une résistance farouche au sein du monde arabe.
1947. Le rêve de Golda Meir est sur le point de se réaliser : les Britanniques vont se retirer de Palestine et l’ONU, nouvellement créée, a adopté un plan de partage du territoire. La responsable sioniste parcourt les États-Unis afin de lever des fonds pour le futur État d’Israël. Celui-ci est proclamé le 14 mai 1948, dans un contexte de violences extrêmes qui débouche, dès le lendemain, sur la première guerre israélo-arabe. De son côté, la physicienne Joan Hinton milite pour un arrêt des recherches nucléaires à des fins militaires. Mais à l’heure où les Soviétiques seraient en passe de se doter de la bombe A, ses discours restent sans effet. La jeune femme décide alors de rejoindre son fiancé en Chine, où elle est bientôt rattrapée par la guerre civile opposant nationalistes et communistes. Pendant ce temps, Wernher von Braun arrive aux États-Unis, recruté par l’armée américaine pour poursuivre ses recherches sur les fusées. L’ingénieur va néanmoins devoir affronter son sombre passé.
Une ère nouvelle
En 1952, Frantz Fanon devient médecin-chef du plus grand hôpital psychiatrique d’Algérie française. Peu de temps après, débute l’insurrection pour l’indépendance du pays. À Moscou, la mort de Staline en 1953 change la donne. Nikita Khrouchtchev devient alors premier secrétaire du Parti communiste et annonce un tournant radical...
À Lyon, Frantz Fanon achève ses études de médecine. En 1953, il décroche un poste de médecin-chef à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, en Algérie française, où des affrontements éclatent peu après son arrivée. S’il soigne dans son établissement des combattants des deux camps, le jeune homme s’engage aux côtés des indépendantistes dès le début du conflit. Le 5 mars 1953, Staline meurt. Ayant réussi à éliminer Beria, son rival, le chef de la police secrète, Nikita Khrouchtchev accède au poste de premier secrétaire. En février 1956, au XXe congrès du Parti communiste, il dénonce les crimes de son prédécesseur et promet des réformes. Mais lorsque des mouvements de contestation émergent en Hongrie et en Pologne, les Soviétiques les répriment violemment. En Chine, Joan Hinton donne naissance à son deuxième fils. Au service désormais de la construction du communisme, elle rêve d’une vie meilleure pour tous. Mais comment croire à la paix dans un monde de plus en plus divisé ?