Excellent résumé, publié dans Le Monde, sur le blog du journaliste médico-scientifique Marc Gozlan, de l'article d'équipes du centre de recherche contre le cancer et d'équipes médicales de l'Université de Seattle, publié sur le site de preprints (avant peer-review) bioRxiv.
L'article du blog de Marc Gozlan
L'article original en anglais
L'article ne mentionne toutefois pas que pour les mutations de l'acide glutamique en position 484 de la protéine spike (E484), la mutation la plus fréquemment rencontrée est E484K, c'est à dire le remplacement de cet acide glutamique en lysine, et que une acide glutamique a une fonction acide à son extrémité ( -COOH ), tandis qu'une lysine y a une fonction basique( -NH2 ). Outre le fait qu'un acide aminé est remplacé dans cette position, cela s'accompagne donc aussi du remplacement d'une charge négative en charge positive, ce qui, sans pour autant que cela ait été montré, pourrait jouer un rôle dans les changements d'affinités observés.
Il est bien évident qu'il ne s'agit ici que de tests in-vitro, dans lesquels on met les anticorps présents dans le sérum de personnes ayant été précedemment infectées par le COVID en présence de divers domaines de liaison (RBD) du SARS-CoV-2 reconstitués pour qu'ils présentent les mutations connues des nouveaux variants circulants dans la population. Mais seuls les anticorps présents dans le sérum sont présents dans ces tests, et pas tout tout le système cellulaire responsable de l'immunité cellulaire (les lymphocytes T) et surtout aussi les lymphocytes B responsables de l'immunité humorale et notamment de la mémoire immunitaire à long terme. Les comparaisons faites ici tiennent certainement la route, en ce sens que certaines mutations rendent le virus plus résistant aux anticorps, mais la réponse immunitaire in-vivo serait probablement beaucoup plus importante en permettant quantitativement de combattre quand même cette résistance.