Le Château fort d'Amblève était un ancien château bâti à Aywaille, dans la Province de Liège, en Région wallonne, en Belgique (le nom couramment utilisé aujourd’hui est Emblève, bien que situé au bord de la rivière Amblève – sans doute des restes d’un temps où la langue française n’était pas encore bien stabilisée). Le Château d'Amblève faisait partie autrefois du territoire de Sprimont. La limite communale passe à quelques dizaines de mètres de l'édifice. Le château d'Amblève, autrefois connu comme Neufchâteau-sur-Amblève, est un ancien château fort dont il ne reste actuellement que des ruines dressées au-dessus des falaises de granit surplombant l'Amblève. L'une des premières mentions du château remonte à 741, puisque Griffon, le fils de Charles Martel, y aurait été enfermé. En 855, l'Empereur d'Allemagne Lothaire II (fils de Lothaire Ier et arrière-petit-fils de Charlemagne) donne Sprimont à l'abbaye de Stavelot, qui reçoit la maison forte nommée Tour de Sprimont, à l'origine du château. Au XIIIe siècle, le château proprement dit est bâti et jusqu’en 1578 date de sa démolition, il assure la protection et la défense de Sprimont. Un château beaucoup plus récent appartenant à la famille Ancion (domaine privé) se trouve au bord de l'Amblève en contrebas du château fort. Les ruines du château d'Amblève sont libres d'accès. Les ruines du Château d'Amblève appartiennent actuellement aux 3 descendants de Mr Ancion. L'ancienne porte du château a été restaurée quoiqu’assez grossièrement.
Le château fort est long d’environ 100 m, sur 25 à 30 m de large. A l’Est, à l’arrivée du chemin d’accès montant depuis le hameau d’Emblève, se trouve un fossé, probablement artificiel, en partie comblé, qui a dû être enjambé par un pont-levis partant de la courtine Est et s’appuyant sur un édifice quadrangulaire, situé à l’Est de ce fossé. Au-delà de ce fossé, on observe à gauche une sorte de casemate semi-ronde, assez basse, avec archères, prolongée encore plus à gauche (Sud Est) par un vestige de porte ou de fenêtre. Un passage est situé à droite de cette casemate, suivi d’une basse cour qui longe, au Nord, une muraille accrochée à un escarpement important, et au Sud une autre courtine, d’apparence plus faible.
Vers le centre du château, sur une partie plus escarpée, se trouvait le donjon dont il ne subsiste que le mur du Nord, accessible.
Au Nord, toujours au centre du château, après un porche sommairement restauré, se trouve une courtine Est-Ouest, en partie effondrée, comportant d’épais contreforts intérieurs, dont l'un d'eux, situé au centre, menace rupture. On y trouve plusieurs archères et de cheminées.
Ce château aurait porté le titre de « maison royale » (début VIIIème). Sous Charles Martel, il portait (741) le nom de Château Neuf et fut un siècle plus tard habité (855) par Lothaire II. Le duc Frédéric renonça (1067) à la perpétuité de ses droits sur sa terre de Sprimont. L’abbé de Stavelot, Rudolphe, engagea (1085) le château, hors les dîmes, au sire Mazon de Roanne. Antoine, duc de Brabant, en prit possession (1400) et l’engagea (1412) à un seigneur de Montjardin. Ce dernier maria sa fille à Godefroid Evrard de la Marck, qui devint ainsi propriétaire du Château-Neuf. Les habitants de Sprimont, qui ne supportaient plus la tyrannie des Marck, offrirent (1587) à Philippe II d’Espagne une somme d'argent afin de dégager le château et obtinrent la permission de le démanteler.
Cette forteresse n’aurait jamais été prise de force : ainsi, les Liégeois en tentèrent en vain le siège en 1254.
Comme d'autres châteaux de la région, celui-ci a ses légendes. Selon l'une d'elles les Neustriens, soumis aux Austrasiens, ayant résolu de profiter de la mort de Pépin de Herstal pour essayer de reconquérir leur indépendance, s'attachèrent Radbod, duc des Frisons; commandés par ce chef et par Rainfroy, leur maire du palais, ils allèrent assiéger Cologne, où se trouvait la régente Plectrude. Mais Charles Martel, qui se serait plutôt appelé Martin les repoussa et les poursuivit, l'épée dans les reins, à travers la forêt des Ardennes. Ils vinrent camper sur les rives de l'Amblève, tout près de Château-Neuf. Charles, résolu à les attaquer dans cette situation, rencontra heureusement sur sa route une vieille femme qui lui témoigna son étonnement de le voir, dans un pays sauvage, se hasarder avec aussi peu de monde à la poursuite d'une armée considérable : elle lui dit qu'elle connaissait un moyen infaillible de mettre l'ennemi en déroute sans aucun danger pour lui et les siens. Le jeune chef l'ayant invitée à s'expliquer, elle lui conseilla d'ordonner aux soldats d'attacher des branches d'arbres à leurs casques et à la tête de leurs chevaux, de se couvrir eux-mêmes de feuillage et d'herbe, et de s'avancer ainsi lentement et sans bruit vers l'ennemi. Charles trouva l'avis excellent. Arrivé à proximité de l'endroit où Rainfroy et Radbod avaient planté leurs tentes, il employa une partie de la nuit à faire ses préparatifs d'après le plan qui lui avait été suggéré. Au point du jour, les Neustriens et les Frisons virent, sur le versant de la montagne voisine, une forêt qui semblait s'avancer vers eux.
Pendant qu'ils s'interrogent avec trouble et inquiétude, la forêt continue à marcher, comme poussée par une puissance invisible. Enfin, un grand bruit retentit, les arbres se penchent, tombent et découvrent une foule de guerriers qui se précipitent dans le camp neustrien où nul ne s'attendait à cette brusque attaque. Vigoureusement chargées par la petite bande de Charles, les armées neustrienne et frisonne sont taillées en pièces.
Les noms de Rabotrive, sur la rive gauche et de Martinrive, sur la rive droite sont situées à deux endroits au bas de la montagne sur laquelle le château est assis. Ils désigneraient, selon des croyances encore vivaces, l’emplacement des deux camps.
Mais la toponymie est une science difficile et ceux qui la pratiquent savent pertinemment qu’il convient de se méfier des interprétations hâtives et de ce qui pourrait apparaître comme une évidence… Etienne Compère dans sa « Toponymie d’Aywaille » nous explique que Martinrive s’est développée au confluent de l’Amblève et d’un ruisseau descendant de Rouvreux qui, à l’approche de la rivière, s’était scindé en plusieurs bras et avait créé un ilôt marécageux. « Maretain » (qui deviendra « Martin ») signifie « marais ». La légende en prend donc un sacré coup.
Selon, une autre légende, le château aurait été habité par les 4 frères Aymon (Regnaut, Allard, Guichard et Richard), qui chevauchaient le fameux cheval Bayard. Dans la partie Ouest du château, sur la roche, se trouve un trou carré de 30 cm de côté, profond de 40 cm, et précédé de 2 trous ronds d’environ 10 cm de diamètre dont le fond semble révéler des traces de rouille. Le premier trou aurait servi de support à une poutre de potence; les seconds seraient la marque des sabots de Bayard lors de son saut au-dessus de l’Amblève.