Une série en trois épisodes de Annette Baumeister et Paul Wiederhold, en collaboration avec ARTE (2024)
Le "Grand Timonier"
Au centre de l'histoire récente de la Chine, Mao Zedong s'est appuyé sur la classe rurale pour engager sa révolution communiste. Animé par la doxa marxiste qu'il adapte à l’Empire du Milieu, il est convaincu que la prospérité de son pays passe par la redistribution des terres. Le "Grand Timonier" (son surnom officiel à partir de 1966, largement exploité par la propagande) lance des réformes qui engendrent une certaine stabilité politique et une croissance économique. Mais le dirigeant totalitaire installe également un climat de terreur et de chaos. Comment ses idées ont-elles pu faire couler tant de sang ? Nourrie de riches archives, d’éclairages d’historiens et d’historiennes et de témoignages bouleversants des victimes du régime, cette série documentaire offre un tableau passionnant de cette période cruciale qui continue de façonner la Chine contemporaine, avec celui qui s’en proclame l'héritier : Xi Jinping.
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Premier épisode - La longue marche
Mao Zedong, fils de paysan devenu révolutionnaire puis dirigeant totalitaire. Le récit d’un destin qui conte l'histoire collective de la Chine moderne.
Mao Zedong naît en 1893 dans une Chine rurale en proie à l'instabilité politique et aux bouleversements sociaux. Après la révolution de 1911, qui précipite la chute de l'Empire, le pays est dominé par des puissances impérialistes. Le jeune Mao, dont la conscience politique s'éveille, rêve alors de voir la Chine renouer avec sa grandeur passée. Marqué par la révolution russe d'octobre 1917 et rallié à l’idéologie marxiste, le militant cofonde le Parti communiste chinois, dont il s'imposera bientôt comme le dirigeant suprême, notamment lors de la Longue Marche qui s'achève en 1935. En 1949, après la guerre qui oppose les nationalistes du Kuomintang aux communistes, il s’empare du pouvoir et proclame la République populaire de Chine.
Deuxième épisode - Le grand bond en avant
Les années 1950, avec la proclamation de la République populaire de Chine, la guerre de Corée, la "campagne des Cent Fleurs" et le "Grand Bond en avant".
Après la proclamation de la République populaire de Chine, l'heure est à la réorganisation du pays. Environ un million de nationalistes se réfugient sur l'île de Taïwan, en quête d'indépendance – un conflit auquel le président Xi Jinping ambitionne aujourd’hui de mettre un terme, en s'inspirant du rêve d'unification de Mao. En 1950, la guerre de Corée constitue pour le leader chinois une première mise à l'épreuve. Affaibli politiquement, il engage des réformes brutales. Dans une démarche de "rectification", le "Grand Timonier " lance en 1957, la "campagne des Cent Fleurs", invitant les intellectuels à s'exprimer librement sur le Parti. Mais la critique du pouvoir, virulente, déclenche une nouvelle vague de répression sanglante, avant que la politique économique du "Grand Bond en avant", en 1958, ne provoque l'une des plus grandes famines de l'histoire, causant des millions de morts.
Troisième épisode - La révolution culturelle
Après le désastre du "Grand Bond en avant", Mao, menacé par une opposition interne au sein du Parti, se retire dans sa villa. Mais le leader va s’appuyer sur la jeunesse et les étudiants – ses "gardes rouges", qui traquent inlassablement dans la rue les contre-révolutionnaires, pour mettre en oeuvre sa redoutable "révolution culturelle".
Entre humiliations et destructions, la Chine plonge dans un climat de terreur et de violence, tandis que le dictateur reste une icône pour les mouvements de révoltes étudiantes en Occident. À sa mort en 1976, il ne parvient pas à désigner un successeur. Qu’importe : s'autoproclamant son héritier presque quatre décennies plus tard, Xi Jinping s’appuiera, lui aussi, sur le culte de la personnalité et les méthodes de Mao pour installer son règne totalitaire.
De la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1960, qui virent le monde se fracturer entre l’Est et l’Ouest, cette série documentaire retrace les destins uniques de six personnages qui ont marqué l’Histoire, comme Golda Meir, Nikita Khrouchtchev ou encore Wernher von Braun. Entremêlant reconstitutions soignées et riches images d’archives, une fresque historique ambitieuse sur une période charnière du XXe siècle.
Récit choral
Après 14, des armes et des mots et 1918-1939 : les rêves brisés de l’entre-deux-guerres, Jan Peter poursuit son exploration de l’histoire troublée du XXe siècle en s’attachant à la période 1939-1962, marquée successivement par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, la bipolarisation du monde et la décolonisation. Comme dans les deux précédents volets, c’est à travers des destinées singulières, qui chacune éclaire des facettes différentes, que l’on s’immerge dans ces années tourmentées. Six personnages réels, avec leurs rêves, leurs drames et leurs combats, cohabitent dans ce récit transnational qui conjugue les trajectoires personnelles et politiques, le souffle de la fiction et la force des documents d’époque : l'ingénieur allemand Wernher von Braun, passé des rangs nazis au service de la Nasa ; la future Première ministre d'Israël Golda Meir ; le leader soviétique Nikita Khrouchtchev ; la femme du commandant d'Auschwitz Hedwig Höss (ressuscitée sous les traits de Sandra Hüller dans La zone d'intérêt de Jonathan Glazer) ; la physicienne américaine Joan Hinton, qui a contribué à l'élaboration de l'arme nucléaire avant d'en dénoncer les dangers ; et le psychiatre et écrivain martiniquais Frantz Fanon, figure de l’anticolonialisme et de l’antiracisme. Interprétées avec talent et formidablement soignées, les scènes de reconstitution s’entrelacent avec des images d’archives colorisées, des écrits de témoins et acteurs des événements, pour composer une nouvelle fresque historique captivante, aussi instructive qu’émouvante, fruit d’une ambitieuse coproduction européenne.
Les 6 épisodes
Un rêve de lune
De la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1960, qui virent le monde se fracturer entre l’Est et l’Ouest, cette série documentaire retrace les destins de six personnages réels, parmi lesquels l’ingénieur allemand Wernher von Braun, passé des rangs nazis au service de la Nasa, le leader soviétique Nikita Khrouchtchev et la future première ministre d’Israël Golda Meir.
Août 1939. L’ingénieur allemand Wernher von Braun, qui rêve d’être le premier à envoyer une fusée dans l’espace, s’est mis au service des nazis afin d’obtenir davantage de moyens pour son projet. Mais lorsque Hitler envahit la Pologne le 1er septembre, entraînant l’Europe puis le monde dans le chaos, le jeune homme, à la tête d’un centre de recherche au bord de la Baltique, doit revoir ses ambitions, désormais limitées au développement de missiles. Au même moment, l’Américaine Joan Hinton commence ses études au Bennington College, dans le Vermont. Rare femme à se passionner pour la physique nucléaire, elle découvre l’énorme potentiel de la fission, mais aussi le danger que celui-ci fait courir à l’humanité. Face à l’avancée victorieuse de la Wehrmacht en Europe occidentale, des réfugiés prennent la route par milliers. Fuyant les persécutions, beaucoup de juifs tentent de gagner la Palestine, mais les Britanniques, qui administrent le territoire, leur en refusent l’accès. Avec ses compagnons de lutte, Golda Meir, cofondatrice du parti sioniste socialiste Mapaï, envisage des actions de plus en plus radicales pour faire plier les autorités mandataires.
Un jardin devant le mur
En 1941, Hedwig Höss s’installe avec sa famille à Auschwitz, à proximité immédiate du camp d'extermination dirigé par son mari, Rudolf. À Tel-Aviv, Golda Meir découvre dans une missive sortie clandestinement d’Auschwitz que les nazis y assassinent systématiquement les Juifs.
En 1940, Hedwig Höss, 32 ans, rejoint avec ses quatre enfants son nouveau foyer : Auschwitz, en Pologne, où son mari Rudolf vient d’être nommé commandant du camp de concentration. À l’ombre de l’enfer, la jeune femme, débordante de fierté et d’idées, aménage avec enthousiasme leur spacieuse villa et leur jardin, qui jouxtent le mur d’enceinte. En juin 1941, Nikita Khrouchtchev, membre du Politburo du Parti communiste, est en poste à Kiev lorsque les Allemands attaquent l’URSS par surprise. Effrayé par l’impréparation de son pays à la guerre, il va déployer d’immenses efforts, sous la pression de Staline, pour défendre les territoires soviétiques, tout en mettant sa famille à l’abri. La nouvelle selon laquelle les nazis mèneraient une entreprise d’extermination systématique des juifs se répand jusqu’à Tel-Aviv. Voyant les Allemands et leurs alliés italiens se rapprocher de la Palestine mandataire, Golda Meir, bouleversée mais déterminée à résister, réclame des armes pour la population juive.
Résister coûte que coûte
Nikita Khrouchtchev joue un rôle déterminant dans la bataille pour le contrôle de Stalingrad. Un jour, il apprend que son fils aîné, Leonid, est porté disparu. Tandis que les bombardements des Alliés s’abattent sur l’Allemagne, Wernher von Braun scelle un pacte odieux avec les SS. Le Martiniquais Frantz Fanon rejoint les Forces Françaises Libres, où il est confronté quotidiennement au racisme.
À l’automne 1942, la bataille de Stalingrad semble jouée. Excluant d’abandonner la ville aux Allemands, Nikita Khrouchtchev soutient un plan de contre-attaque, dans l’espoir de renverser le cours de la guerre. C’est alors que lui parvient une terrible nouvelle : son fils Leonid, pilote dans l’Armée rouge, est porté disparu. A-t-il été abattu ou a-t-il déserté ? Après l’arrestation de sa bru, accusée d’espionnage, Khrouchtchev adopte sa petite-fille, promise à l’orphelinat. De son côté, Wernher von Braun célèbre enfin ses premiers succès. Ses fusées capables de transporter des charges explosives pourraient relancer la Wehrmacht après la défaite de Stalingrad. Mais le centre de recherche de Peenemünde est détruit par la Royal Air Force. Les nazis décident de transférer la production dans une usine souterraine proche du camp de Buchenwald, où des détenus travaillent dans des conditions effroyables sous le contrôle de l’ingénieur. Toujours en 1943, le Martiniquais Frantz Fanon, 17 ans, s’engage dans les Forces françaises libres, au sein desquelles il fait l’expérience quotidienne du racisme. Alors que les Américains et les Britanniques débarquent en Normandie en juin 1944, Fanon et ses camarades progressent depuis le sud de la France.
Nom de code : Little Boy
En 1944, Joan Hinton est engagée dans le projet Manhattan, un programme top secret mené à Los Alamos. Le jeune soldat Frantz Fanon risque sa vie pour la libération de l’Alsace, mais le racisme au sein de l’armée l’amène à douter du bien-fondé de son engagement. Après la capitulation de l’Allemagne, Hedwig Höss s'enfuit. Mais elle est arrêtée par les Alliés, qui la poussent à dénoncer son mari.
En 1944, Joan Hinton, 23 ans, termine ses études de physique. Tout juste diplômée, elle est recrutée par les responsables du "projet Manhattan", un programme de recherche ultraconfidentiel. À Los Alamos (Nouveau-Mexique), sous la direction d’Enrico Fermi et de Robert Oppenheimer, elle fait partie des rares femmes à participer au développement de la bombe atomique. De l’autre côté de l’Atlantique, Frantz Fanon risque sa vie dans les combats pour la libération de l’Alsace. Victime de discriminations raciales, il se prend à douter du sens de son sacrifice. Le 8 mai 1945, la guerre s’achève en Europe. Hedwig Höss a fui avec sa famille devant l’avancée des troupes soviétiques. Mais lorsque les Britanniques finissent par la capturer dans le nord de l’Allemagne, la femme de l’ancien commandant d’Auschwitz doit choisir entre son mari et ses enfants… Les 6 et 9 août 1945, les Américains larguent deux bombes atomiques ("Little Boy" et "Fatman") sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, conduisant à la capitulation du Japon. Face à l’ampleur des ravages, Joan Hinton est tiraillée. Le conflit est terminé, mais à quel prix ?
La terre promise
En 1947, Golda Meir voit son rêve le plus cher devenir réalité : l’Organisation des nations unies, fondée tout récemment, décide de la partition de la Palestine en un État arabe et un État juif. Cependant, la création d’Israël se heurte à une résistance farouche au sein du monde arabe.
1947. Le rêve de Golda Meir est sur le point de se réaliser : les Britanniques vont se retirer de Palestine et l’ONU, nouvellement créée, a adopté un plan de partage du territoire. La responsable sioniste parcourt les États-Unis afin de lever des fonds pour le futur État d’Israël. Celui-ci est proclamé le 14 mai 1948, dans un contexte de violences extrêmes qui débouche, dès le lendemain, sur la première guerre israélo-arabe. De son côté, la physicienne Joan Hinton milite pour un arrêt des recherches nucléaires à des fins militaires. Mais à l’heure où les Soviétiques seraient en passe de se doter de la bombe A, ses discours restent sans effet. La jeune femme décide alors de rejoindre son fiancé en Chine, où elle est bientôt rattrapée par la guerre civile opposant nationalistes et communistes. Pendant ce temps, Wernher von Braun arrive aux États-Unis, recruté par l’armée américaine pour poursuivre ses recherches sur les fusées. L’ingénieur va néanmoins devoir affronter son sombre passé.
Une ère nouvelle
En 1952, Frantz Fanon devient médecin-chef du plus grand hôpital psychiatrique d’Algérie française. Peu de temps après, débute l’insurrection pour l’indépendance du pays. À Moscou, la mort de Staline en 1953 change la donne. Nikita Khrouchtchev devient alors premier secrétaire du Parti communiste et annonce un tournant radical...
À Lyon, Frantz Fanon achève ses études de médecine. En 1953, il décroche un poste de médecin-chef à l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville, en Algérie française, où des affrontements éclatent peu après son arrivée. S’il soigne dans son établissement des combattants des deux camps, le jeune homme s’engage aux côtés des indépendantistes dès le début du conflit. Le 5 mars 1953, Staline meurt. Ayant réussi à éliminer Beria, son rival, le chef de la police secrète, Nikita Khrouchtchev accède au poste de premier secrétaire. En février 1956, au XXe congrès du Parti communiste, il dénonce les crimes de son prédécesseur et promet des réformes. Mais lorsque des mouvements de contestation émergent en Hongrie et en Pologne, les Soviétiques les répriment violemment. En Chine, Joan Hinton donne naissance à son deuxième fils. Au service désormais de la construction du communisme, elle rêve d’une vie meilleure pour tous. Mais comment croire à la paix dans un monde de plus en plus divisé ?
Série en huit épisodes de Jan Peter (Allemagne, 2014)
Une saga documentaire en huit épisodes qui restitue le cataclysme de la Grande Guerre à travers quatorze destins singuliers, racontés par des lettres et des journaux intimes qui sont respectés dans tous les dialogues des films. Ces points de vue subjectifs de "héros du quotidien" sont complétés par des archives rares, clichés d’époque ou actualités filmées. Ces 14 personnages sont, par ordre d'apparition à l'écran :
Marina Yurlova
Marina Yurlova est née vers 1900 dans un petit village du Caucase. Fille d’un colonel des Cosaques du Kouban, elle a seulement 14 ans quand son père part en août 1914 pour la guerre. Partie à sa recherche, elle devient enfant-soldat dans l’armée russe, la seule fille dans une unité de Cosaques. Après la guerre elle séjourne en maison de santé. Par la suite elle gagne le Japon puis atteint les États-Unis ou elle y devient danseuse et se marie. En 1931 elle écrit un livre " Cosac Girl " (ses récits de guerres) qui eut beaucoup de succès. Dans les années qui suivirent elle écrit d'autres livres ainsi qu'une pièce de théâtre tout en déposant des brevets. Elle décède en 1984 à l'âge de 84 ans à New York.
Käthe Kollwitz
Käthe Kollwitz est née le 8 juillet 1867 à Königsberg. Cette artiste réputée allemande est socialiste et pacifiste. Mais quand la guerre éclate (elle a 47 ans), elle ne peut pas échapper à l’ambiance de renouveau patriotique en Allemagne. Son fils Peter se porte volontaire pour le service militaire et il envahit la Belgique en 1914. Âgée de 77 ans, Käthe Kollwitz meurt le 22 avril 1945 à Moritzburg, seulement quelques jours avant la fin de la deuxième Guerre Mondiale.
Karl Kasser
Karl Kasser est né en 1889 à Kilb, en Autriche. Malgré une blessure de la main, le jeune paysan de 25 ans est déclaré apte à la guerre. Contre son gré, il devient soldat en 1915. Lors de combats sur le front est russe, il est fait prisonnier. Commence alors une odyssée de plusieurs années à travers l’Empire du Tzar qui ne se termine que le 4 octobre 1920. Karl Kasser meurt en 1976 âgé de 87 ans.
Yves Congar
Yves Congar est né le 8 avril 1904 à Sedan où il grandit de façon bien protégée jusqu’à l’âge de 10 ans. En 1914 il vit l’invasion des Allemands dans sa ville natale. Commence alors une occupation de 4 ans. Plus tard, il deviendra théologien catholique et cardinal. Yves Congar meurt le 22 juin 1995 âgé de 91 ans à Paris.
Elfriede Alice Kuhr
Elfriede Alice Kuhr (surnommée Piete) est née le 25 avril 1902 dans la ville frontalière germano-russe Schneidemühl (aujourd’hui Piła), située a une centaine de kilomètres de la frontière russe. Au début de la guerre, la jeune fille de douze ans qui vit chez sa grand-mère se réjouit encore des victoires allemandes, mais lors de la mort du soldat Werner Waldeker dont elle était amoureuse, Elfriede découvre que la guerre est horrible. Après la guerre, elle se fait connaître par ses programmes de danse en solo expressionniste. En 1927, elle épouse un acteur et metteur en scène juif. En 1933 lorsque Hitler prend le pouvoir, elle et son mari émigrent en Suisse. Elle s'installe à Zurich puis à Ascona où elle se consacre à l'écriture. Elfriede Kuhr meurt le 29 mars 1989, à Seeshaupt en Bavière âgée de 86 ans.
Charles Edward Montague
Charles Edward Montague est né le 1er janvier 1867. Fils d’un prêtre catholique, il grandit à Londres. Après ses études, il devient journaliste. Montague est un opposant de la guerre et pacifiste – jusqu’à l’été 1914. Malgré ses 47 ans, il se porte volontaire pour participer à la guerre. Après la guerre, il reprend d’abord son activité journalistique. Puis il prend sa retraite pour finir ses jours en tant qu’écrivain. Charles Edward Montague meurt le 28 mai 1928 âgé de 61 ans.
Louis Barthas
Louis Barthas est né le 14 juillet 1879 à Homps, dans l’Aude. Fils d’un tonnelier et d’une couturière, il apprend le métier de son père. À 35 ans, il est appelé en tant que réserviste. Fin 1914, il arrive sur l’un des endroits les plus dangereux du front franco-allemand et y vit le cauchemar de la guerre des tranchées : « Souvent je pense à mes très nombreux camarades tombés à mes côtés. J'ai entendu leurs imprécations contre la guerre et ses auteurs, la révolte de tout leur être contre leur funeste sort, contre leur assassinat. Et moi survivant, je crois être inspiré par leur volonté en luttant sans trêve ni merci jusqu'à mon dernier souffle pour l'idée de paix et de Fraternité humaine » ( Février 1919.) Après la guerre, il reprend son travail de tonnelier. Barthas meurt le 4 mai 1952 âgé de 72 ans.
Ernst Jünger
Ernst Jünger est né le 29 mars 1895 à Heidelberg, en Allemagne. En 1914, le jeune diplômé du baccalauréat et futur écrivain se porte volontaire pour le service militaire. Fin 1914, il est muté sur le front en France. Jusqu’à 1918, il survit de nombreuses batailles dont les combats sanglants de la Somme. Âgé de 102 ans, il meurt en 1998 à l’hôpital de Riedlingen, en Allemagne.
Sarah Broom Macnaughtan
Sarah Broom Macnaughtan est née le 26 octobre 1864 à Patric, en Écosse. Elle a déjà participé en tant qu’infirmière à la guerre des Boers et, quand en 1914 on cherche des infirmières pour l’armée britannique en Belgique, elle se porte volontaire. Elle y subit en 1915 la première attaque au gaz, à Ypres. Âgée de 51 ans, Macnaughtan meurt le 24 juillet 1916.
Vincenzo D’Aquila
Vincenzo D’Aquila est né le 2 novembre 1893 en Sicile. Après l’émigration de ses parents, il grandit aux États-Unis. Au printemps 1915, le jeune homme de 22 ans part sur un bateau chargé de volontaires pour l’Europe. Ce sont de jeunes hommes, qui souhaitent combattre pour leur ancienne patrie, l’Italie. D’Aquila meurt le 26 juillet 1971, à 78 ans.
Paul Pireaud
Paul Pireaud est né en 1890 dans sud-ouest de la France. Au début de la guerre, Marie et Paul Pireaud sont de jeunes mariés. La guerre va séparer le jeune paysan de Marie pendant de longues années. Son seul lien avec elle reste la correspondance. Dans ses lettres, il raconte la souffrance des soldats sur le front. Paul Pireaud meurt en 1970, après de nombreuses années passées avec sa femme, peu avant son 80e anniversaire.
Marie Pireaud
Marie Pireaud est née en 1892 près de Paris. Au début de la guerre, Marie et Paul Pireaud sont de jeunes mariés. Quand son mari part pour la guerre, Marie doit assumer le lourd travail à la ferme. Dans ses lettres très personnelles à Paul elle parle de sa jalousie et son grand désir de chaleur humaine, de tendresse et d’un enfant. Plus tard, le couple aura un fils, mais ils n’auront pas de petits enfants qui auraient pu se souvenir de leur amour. Âgée de 86 ans, Marie Pireaud meurt huit ans après la mort de son mari, en septembre 1978.
Gabrielle West
Gabrielle West est née vers 1890. Pour la jeune femme issue d’une famille aisée britannique il est évident de servir sa patrie à travers du bénévolat. Elle devient surveillante dans une usine de munitions où elle confrontée aux terribles conditions de travail des femmes ouvrières. Sa date de décès est inconnue.
Caroline Ethel Cooper
Ethel Cooper est née le 24 décembre 1871 à North Adelaide, Australie. Entre 1897 et 1906, elle fait des études de musique à Leipzig, mais retourne d’abord en Australie. Depuis 1911, elle fait de Leipzig sa ville d’adoption. Quand la guerre est déclarée, elle est considérée tout à coup comme une étrangère ennemie. Elle est espionnée, souffre la faim et tombe malade, mais elle n’est pas autorisée de quitter le pays. Âgée de 90 ans, Caroline Ethel Cooper meurt le 25 mai 1961 à Malvern, Australie.
Début août 1914, la guerre est déclarée. Marina Yurlova, 14 ans, part seule pour le front pour retrouver son père, un officier cosaque. L’artiste berlinoise Käthe Kollwitz et son mari Karl ne peuvent empêcher leur fils de 17 ans de s’engager dans l’armée. Le paysan autrichien Karl Kasser est mobilisé en dépit d’une blessure qui lui avait d’abord valu d’être exempté. Yves Congar, 10 ans, vit dans une famille bourgeoise de Sedan. Il est convaincu qu’une victoire éclair est promise à la France. Elfriede Kuhr, 12 ans, assiste au début du conflit à Schneidemühl, ville allemande à la frontière polonaise.
L'assaut
Pour Charles Edward Montague, un Britannique de 48 ans, cette guerre est un face à face entre la barbarie allemande et la civilisation occidentale. Partie à la recherche de son père, Marina Yurlova fait la rencontre d’un autre officier cosaque, Kosjol, qui lui donne un uniforme et l’enrôle dans son régiment. où elle s’occupera des chevaux. Appelé à rejoindre le front franco-allemand, Louis Barthas laisse derrière lui femme et enfant. L'Autrichien Karl Kasser est blessé sur le front de l'Est et tombe entre les mains des Russes. Ernst Jünger, surpris en train de dormir à son poste, doit s’aventurer seul dans le "no man’s land", livré aux feux croisés des tranchées ennemies.
L'angoisse
Elfriede Kuhr vient prêter main-forte à sa grand-mère au camp de la Croix-Rouge installé dans la gare de Schneidemühl. Comme tant d’autres Écossaises, Sarah Mac Naughtan part au front afin d’y soutenir l’armée britannique. En avril 1915, la ville belge d’Ypres est le théâtre de la première attaque au gaz toxique de l’histoire. Marina Yurlova a été engagée comme enfant-soldat au sein d’une unité de cavalerie cosaque. Louis Barthas découvre dans les tranchées l’horreur du lance-flammes. Vincenzo d'Aquila, originaire de Sicile et vivant à New York avec son père, il veut servir sa patrie et rejoint volontairement l’armée en ce début d’année 1915. Il ne tarde pas à regretter cette décision.
La nostalgie
L’artiste Käthe Kollwitz a perdu son fils Peter, quelques jours seulement après le début de la guerre. Marie Pireaud, 24 ans, pense à son mari Paul et ne trouve de réconfort que dans ses lettres. Elfriede Kuhr fête son quatorzième anniversaire à Schneidemühl, où de jeunes pilotes sont formés afin d’être envoyés directement en mission au front. L'écrivain Ernst Jünger rencontre en secret la Française Jeanne Sandemont. Même s’ils savent bien que deux ennemis nourrissant une relation amoureuse risquent d’être condamnés pour traîtrise, la nature humaine l’emporte. Marina Yurlova a déjà 16 ans. La quête de son père l’a poussée jusqu’au front.
Le désastre
En 1916, l’unité du journaliste londonien Charles Edward Montague, maintenant âgé de 50 ans, est de celles appelées à combattre dans la Somme. À 16 ans, Marina Yurlova porte déjà la Croix de Saint-Georges, la plus prestigieuse décoration militaire octroyée par l’Empire russe. Vétéran de la Croix-Rouge, Sarah Mac Naughtan retourne en Russie. En chemin, elle assiste aux atrocités du génocide arménien. Ernst Jünger est devenu lieutenant sur le front de l’Ouest. Il participe à la bataille de la Somme et se perd parmi les soldats en déroute. Après deux années harassantes sur ce même front, Louis Barthas a été promu caporal d’infanterie de l’armée française.
La patrie
L’Australienne Ethel Cooper est professeur de piano. Elle vit à Leipzig depuis de nombreuses années, mais la guerre fait d'elle une ennemie dans sa patrie d'adoption. L’Autrichien Karl Kasser, prisonnier des Russes, est jeté dans un train à destination de la Sibérie. En Angleterre, Gabrielle West, obligée de gagner son pain, elle est engagée comme cuisinière dans une usine d'armement. À Sedan, le père d'Yves Congar est retenu en otage. Elfriede Kuhr apporte son aide à un foyer d’enfants.
L'insurrection
Avant-dernier épisode d'une bouleversante saga documentaire qui restitue le cataclysme de la Grande Guerre à travers quatorze destins singuliers, racontés par des lettres et des journaux intimes.
Les ruines
Alors que son père est envoyé au travail forcé en Allemagne, Yves Congar vit la fin de la guerre dans la cave de sa maison. Ernst Jünger retourne en Allemagne quand la révolution éclate dans son pays. Trop vieux pour le service actif, Charles Edward Montague est chargé d’organiser des séances photo de prisonniers allemands pour la presse américaine. Marina Yurlova passe son 18e anniversaire dans une prison de l’armée rouge, alors que la guerre civile fait rage. Le 5 octobre 1918, Elfriede Kuhr entend parler à l’école pour la première fois de l’éventualité de la défaite. Le 11 novembre, à 11 heures, les cloches recommencent à sonner dans toute l’Europe. Les armes sur les fronts se taisent. La guerre est terminée.
1918 - 1939 : Les rêves brisés de l'entre-deux guerres
Série en huit épisodes de Jan Peter et Frédéric Goupil (Allemagne, 2018)
De l’armistice de 1918 à la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, une plongée magistrale dans une époque qui ambitionnait d’accoucher d’un nouveau monde mais engendra une nouvelle tragédie. Une période vue à travers les destinées contrastées de treize personnages, célèbres ou anonymes, qui furent les témoins et acteurs des bouleversements de l’entre-deux-guerres. Tous les événements de cette histoire s'inspirent de faits réels, de journaux intimes et de correspondances privées de ces personnages ou d'autres qui les ont cotoyés. Ces 13 personnages ont existé. Ils sont, par ordre d'apparition à l'écran :
Hans Beimler : un sous-officier de marine allemand du Kaiser, devenu un militant communiste notoire, participant à a révolution communiste avortée en Allemagne ainsi qu'à la guerre d'Espagne où il trouve la mort. Hans Beimler fut considéré comme un héros par la RDA.
Marina Yurlova : un ex-enfant soldat qui s'est battue pour le tsar dans les troupes cosaques et qui doit fuir l'armée rouge via Vladivostock et le Japon pour arriver à San Francisco où elle devient danseuse
Apolonia Chalupiec, dite Pola Negri : une actrice polonaise qui quitte l'Allemegne pour Hollywood, où elle devient une star du cinéma muet
Marie-Jeanne Picqueray : elle monte à Paris pour fuir un mari violent et y fait la découverte des milieux anarchistes
Charles Edward Montague : journaliste, pacifiste convaincu, mais insisite pour monter au front après l'invasion de la Belgique. Blessé, il devient le chef de la censure de guerre britannique.
Silvio Crespi : un riche industriel italien du textile, ministre dans l'immédiat après-guerre, puis finit par devoir faire des compromis avec le fascisme
Nguyen Ai Quoc : jeune plongeur au Ritz, il participe aux premiers mouvements d'autodétermination du Vietnam, reçoit une éducation communiste à Moscou, puis rentre dans son pays sous le nom d'Ho Chi Minh
Rudolf Höss : garçon de ferme, fervent patriote allemand, il épouse les idées du national-socialisme naissant, se fait remarquer par Himmler et entre dans la SS. Il deviendra plus tard le commandant d'Auschwitz-Birkenau
Elise Ottesen : journaliste suédoise, militante pour la contraception et les droits des femmes
Marcel Jamet : patron de la maison close la plus luxueuse de Paris, le « One-Two-Two »
Edith Wellspacher : étudiante en médecine à Vienne, puis gynécologue. Ouvertement anti-nazie.
Unity Mitford : une des 6 filles d'un lord anglais. Tellement convaincue du bien-fondé et des bienfaits du nazisme, elle quitte l'Angleterre pour l'Allemegne, où elle s'arrange pour rencontrer Hitler et devient une de ses intimes. Elle le restera jusqu'à son suicide manqué en 1939, quand elle apprend que l'Angleterre déclare le guerre à l'Allemagne. Devenue infirme, elle est rapatriée en Angleterre, où elle mort des suites de ses blessures en 1948
Stepan Podlubny : étudiant en médecine d'origine ukrainienne. Il est accepté à la faculté grâce à de faux papiers mais est forcé par le NKVD d'espionner son entourage.
Les 8 épisodes
Survivre
L’armistice signé le 11 novembre 1918 met fin à la Première Guerre mondiale. La chute de l’Empire allemand réjouit les vainqueurs, mais chacun sait que les années à venir seront difficiles. Dans une Europe politiquement instable et détruite par quatre années de combats, des hommes et des femmes prennent leur destin en main et se battent pour leurs rêves.
Sous-officier de la marine du Kaiser et communiste, Hans Beimler refuse une mission absurde et participe à la mutinerie des marins de Kiel, prélude à l'effondrement de l'Empire allemand. Marina Yurlova, ex-enfant-soldat qui s’est battue pour le tsar, est sauvée par deux fois du peloton d’exécution par un officier tchèque et s'enfuit pour échapper à l'Armée rouge. La jeune Polonaise Apolonia Chalupiec – future Pola Negri – rêve à Berlin de devenir actrice. Le cinéaste Ernst Lubitsch lui donne sa chance en lui confiant le rôle principal de Carmen. Marie-Jeanne Picqueray, qui a échappé à la grippe espagnole, monte à Paris pour fuir son mari violent.
Paix
La conférence de la paix qui se tient à Paris en 1919 entérine le traité de Versailles. Alors que les grandes puissances mènent les discussions, des voix s’élèvent pour faire valoir le droit à l’auto-détermination des colonies. Pour l’Allemagne vaincue, le traité de Versailles est une catastrophe qui précipite le pays dans une situation précaire, et nourrit une haine vengeresse.
Silvio Crespi, ministre italien, réclame de nouveaux territoires en compensation de l'effort de guerre. Marie-Jeanne Picqueray fait la découverte des milieux anarchistes, tombe amoureuse et change d'identité. Jeune plongeur au Ritz, Nguyen Ai Quoc (futur Hô Chi Minh) tente de convaincre ses collègues de condamner le joug colonialiste français sur le Viêtnam. Pour le jeune lieutenant allemand Rudolf Höss, fervent patriote et futur commandant d'Auschwitz, la défaite allemande est une catastrophe. La star du muet Pola Negri doit rentrer en Pologne suite aux émeutes révolutionnaires qui enflamment l'Allemagne.
Décisions
Dans les années d’après-guerre, le chômage et l’inflation grimpent en flèche, menaçant de famine une part importante de la population européenne. Des émeutes éclatent en Italie et en Allemagne sur fond de revendications sociales ; mais ces dernières sont réprimées par la force. Tandis que les inégalités se creusent, la xénophobie s’empare du continent et pousse certains à fuir.
Hans Beilmer, membre du Parti communiste, trouve enfin du travail après deux ans de chômage, mais est arrêté suite à son implication dans la préparation d'un attentat. Pola Negri connaît un beau succès en Allemagne mais ses origines polonaises lui attirent la xénophobie du public. Elle accepte un contrat à Hollywood. Marina Yurlova réussit à fuir les bolcheviks jusqu’à Vladivostok. La fidèle du tsar ne doit son salut qu’à une place sur un navire en partance pour les États-Unis. May Picqueray, secrétaire le jour, militante anarchiste la nuit, dépose un colis piégé à l’ambassade américaine de Paris.
Révolution
Le début des années 1920 voit émerger une vague révolutionnaire dans le monde entier. Tous se retrouvent en Russie, pays du communisme. Pendant ce temps, les clauses du traité de Versailles scellent définitivement le sort de l’économie allemande. L’occupation française de la Ruhr achève de ruiner un pays au sein duquel de nouveaux visages nationalistes gagnent en popularité.
La journaliste suédoise Elise Ottesen milite pour la contraception et les droits des femmes. Alors que le futur Hô Chi Minh rejoint à Moscou les rangs du Komintern, la Française May Picqueray s'insurge contre la violence de la politique conduite par Trotski. Émigrée aux États-Unis, Marina Yourlova s'accroche à son rêve de devenir danseuse. Ouvrier agricole sur un grand domaine du Mecklembourg, Rudolf Höss place tous ses espoirs dans un certain Adolf Hitler...
Crash
Les plus fortunés profitent des Années folles avec légèreté à Paris. Mais partout en Europe, des millions de personnes meurent de faim. Cette situation d’extrême pauvreté incite certains à passer à l’action, au nom d’idéologies parfois radicales. En Italie, la politique monétaire imposée par Mussolini, tout juste arrivé au pouvoir, en contrarie plus d’un.
Tandis que des privilégiés vivent joyeusement les Années folles, des millions de personnes vivent dans la plus extrême pauvreté. Fin 1927, nombreux sont ceux qui s’endettent massivement grâce au crédit à la consommation inventé aux États-Unis ou qui spéculent sur les actions. Le Vendredi noir de 1929 fait voler en éclats tous les espoirs de prospérité. Pour sauver le "One-Two-Two", le bordel de luxe qu'il a ouvert à Paris, Marcel Jamet accepte de collaborer avec la police. Sorti de prison, Hans Baimler s'éprend d'une camarade du parti. Albert, le compagnon d'Elise Ottensen, noue une liaison avec Alfa, 18 ans. La politique monétaire de Mussolini ruine l'empire textile fondé par Silvio Crespi. Entamant en Autriche ses études de médecine, Edith Wellspacher fait la connaissance de Max Wachstein, un jeune interne juif…
Promesses
Le chômage atteint des sommets au début des années 1930 ; les partis populistes en profitent pour s’approcher du pouvoir. En Allemagne, communistes et nazis se livrent des combats sanglants et mettent la République de Weimar en péril. En janvier 1933, Adolphe Hitler devient chancelier et fascine au-delà des frontières. Pour d’autres, c’est le début d’une tragédie.
En 1932, le chômage de masse atteint des records. Des millions de personne connaissent la famine. En Allemagne, la République de Weimar joue sa survie ; communistes et nazis s'affrontent violemment. Hitler devenu chancelier, les juifs et les communistes sont victimes d'une féroce répression. Le député communiste Hans Beimler est interné à Dachau. Grâce au soutien de Himmler, Rudolf Höss intègre la SS. Sa carrière compromise par l'avènement du cinéma parlant, l'actrice Pola Negri pense rentrer en Europe malgré les réserves de son ami, le cinéaste Ernst Lubitsch. En Angleterre, Lord Redesdale autorise l'une de ses trois filles, fascinée par Hitler, à partir pour Berlin.
Trahisons
Au milieu des années 1930, le régime nazi multiplie les discriminations envers les citoyens juifs au moment où le pays connaît à nouveau le plein emploi. En Espagne, Franco et ses généraux organisent un putsch qui débouche sur une guerre civile. Hitler et Mussolini soutiennent les franquistes tandis que le Front Populaire français mène une politique de non-intervention.
Au milieu des années 1930, l'Allemagne connaît de nouveau le plein emploi. En France, le Front populaire arrive au pouvoir tandis qu'en Espagne Franco déclare la guerre aux républicains. Comblée, Unity Mitford accompagne Hitler aux Jeux olympiques qui s'ouvrent à Berlin. À Moscou, l'étudiant en médecine Stepan Podlubny est forcé par le NKVD à espionner son entourage. Au "One-Two-Two", à Paris, Marcel Jamet doit faire de même pour le compte des services de renseignement. Mariée à Max Wachstein, Edith Wellspacher entame une liaison avec Bert Springer, un charismatique médecin proche des nazis. Hans Beimler rejoint en Espagne les Brigades internationales pour prendre part à la guerre civile.
Guerre
Après la Nuit de Cristal en novembre 1938, de nombreux juifs décident d’émigrer. L’Allemagne annexe tour à tour l’Autriche puis la Tchécoslovaquie, en violation des Accords de Munich. Chamberlain annonce la fin de la politique d'apaisement. La Pologne, soutenue par la France et l’Angleterre, est envahie le 1er septembre 1939 : la deuxième guerre mondiale éclate.
Après l'annexion de l'Autriche en mars 1938, la Nuit de cristal pousse de nombreux juifs à l'exil. Pour Edith Wellspacher, l’Anschluss est un choc. Max, son compagnon dont elle attend un enfant, est interné à Dachau. De retour en Angleterre, Unity Mitford tente de promouvoir auprès des influents amis de son père une alliance entre l’Angleterre et l'Allemagne. Sans nouvelles de sa mère depuis des mois, Stepan Podlubny est soumis à une pression croissante du NKVD. Pola Negri, qui espère renouer avec ses succès d’antan, tourne plusieurs films pour les studios de l'UFA à Berlin. Marcel Jamet continue de glaner dans sa maison close des informations pour les services secrets français. Il apprend que les Allemands se préparent à la guerre…
Un documentaire de Gwenlaouen Le Gouil, France 2020
Adopté au Canada en 1876, l’Indian Act avait pour but de faire des Autochtones des citoyens de seconde zone séparés de la population blanche, et de sédentariser un peuple nomade pour mieux contrôler ses territoires et ses ressources. Un génocide culturel, des générations d’enfants violentés : une enquête implacable sur l’origine des traumatismes qui hantent les communautés autochtones du Canada.
Film canadien en 6 épisodes écrit par Jennifer Podemski (2023)
Qu’advient-il de la mémoire, du lien fondamental que l’on entretient avec ses parents, quand on en est privé à l’âge où se forment justement les premiers souvenirs ? En s’emparant de l’histoire, méconnue en France, de la "rafle des années 1960" au Canada – une politique gouvernementale qui conduisit au rapt de plus de 20 000 enfants des communautés des Premières Nations, métisses et inuites, dans le but de les assimiler à la culture dominante –, Jennifer Podemski vient combler une béance du paysage audiovisuel.
La plus petite possession française et la seule dans le pacifique nord
Un rocher au bord d'un atoll d'eau douce. Une superficie d'à peine 7 km2. Isolé à 1100 km des côtes mexicaines Aucun habitant.
Découvert par un navigateur espagnol au début du XVIe siècle, elle fut d'abord appelée Islà de la Pasion Redécouverte au XVIIIe siècle par un pirate anglais dont elle conserva le nom, Clipperton.
Exploitée très peu de temps au XIXe siècle pour son guano de qualité médiocre, par les Américains puis les Anglais. Revendiquée par la France sous le Second Empire, mais considérée par les Mexicains comme un héritage de l'Espagne au moment de leur indépendance.
Occupée à ce titre par toute une garnison mexicaine dès le début du XXe siècle. Abandonnée par les mineurs anglais du fait de la qualité médiocre du guano, la garnison fut oubliée pendant plus de trois ans par la Révolution mexicaine et la première guerre mondiale. N'y survivrons que 3 femmes et 8 enfants.
L'arbitrage demandé au roi d'Italie l'attribuera finalement à la France, ce que conteste encore maintenant le Mexique. Un temps considérée comme position stratégique près du canal de Panama. Utilisée un moment comme base navale et station météo américaine.
Aujourd'hui Clipperton est toujours le plus petit territoire français, administré depuis la Polynésie. Elle n'est ni un département ni une communauté d'Outre-mer.
L'île est considérée comme faisant partie du patrimoine domanial français, au même titre que certains châteaux comme Chamborg, les mairies, les routes, les écoles ou les prisons.
La France toutefois n'est pas prête à laisser Clipperton aux Mexicains, car elle y voit un intérêt économique, les eaux territoriales, pourtant non exploitées, couvrant une superficie grande comme la France métropolitaine.
Un film documentaire de Florent Leone et de Christophe Weber (2018)
" Mai 1940. L’Allemagne envahit la France qui s’effondre. Pour beaucoup d’hommes d’extrême-droite, patriotes et nationalistes avant tout, cette défaite est inacceptable. À Londres, le monarchiste Gilbert Renault intègre les services secrets gaullistes.
Il y retrouve d’anciens membres de la Cagoule, une organisation terroriste d’extrême-droite qui a sévi avant-guerre. Pendant ce temps, à Vichy, le Commandant Georges Laustaunau-Lacau et sa secrétaire Marie-Madeleine Fourcade soutiennent la Révolution Nationale du Maréchal Pétain mais préparent en secret la revanche.
En zone Occupée, une organisation clandestine voit le jour sous l’impulsion d’hommes issus de diverses mouvances d’extrême-droite : l’OCM (Organisation Civile et Militaire). L’extrême-droite, présente en force dans ces premières heures de la Résistance, joue aussi un rôle à Alger où un groupe de comploteurs aide les anglo-américains à débarquer en 1942.
Mais également au sein du plus gros mouvement de Résistance, Combat, dans lequel les monarchistes Pierre de Bénouville et Jacques Renouvin assument d’importantes fonctions. Finalement, à la Libération, l’expérience de la guerre a fait évoluer idéologiquement et politiquement nombre de ces hommes, délaissant notamment leur antisémitisme de jeunesse. " (film-documentaire.fr)
Pascal Ory, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Olivier Wieviorka, historien et enseignant-chercheur à l'Ecole Normale supérieure de Cachan et Simon Epstein, professeur et chercheur à l'université hébraïque de Jérusalem, évoquent la question.
Après la défaite de 1940, beaucoup d'hommes de gauche se fourvoient dans la collaboration par pacifisme et anticommunisme.
Les plus modérés soutiennent la politique de collaboration de Vichy, comme l'ancien ministre du Front populaire Charles Spinasse.
Mais c'est à Paris que se regroupent les partisans les plus durs de l'Allemagne. Deux grands partis à la solde des Allemands émergent : le premier est le PPF de l'ex-communiste Jacques Doriot, le second celui du néo-socialiste Marcel Déat. A la Libération, les collabos sont traqués et jugés. Ou se font oublier.
Pascal Ory, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Olivier Wieviorka, historien et enseignant-chercheur à l'Ecole Normale supérieure de Cachan et Simon Epstein, professeur et chercheur à l'université hébraïque de Jérusalem, évoquent la question.
documentaire de Jean-Pierre Devillers sur France Télévision (2015), d'après le livre de Grégory Auda « Les Belles Années du « milieu » 1940-1944. Le grand banditisme dans la machine répressive allemande en France » (Michalon, 2002)
Un nombre, le « 93 », ou une artère parisienne, la « rue Lauriston ». Dans les deux cas, un même effroi. Celui que suscitait dès les années d’Occupation l’adresse d’une officine de la Gestapo, un « bureau d’achats » pour le compte de la Wehrmacht, tenu par des Français à la réputation sulfureuse. A sa tête, un homme, Henri Lafont. En fait l’individu s’appelle Henri Louis Chamberlin. Il est né en 1902 à Paris dans un milieu populaire, s’est retrouvé livré à lui-même à 11 ans, orphelin de père et abandonné par sa mère.
De menus larcins en infractions banales, il passe de maison de correction en colonie pénitentiaire ou en prison, ponctuant de petits boulots une existence misérable. Un repris de justice dans la France des années 1930 n’ayant guère de perspective même si, fuyant le bagne, il dissimule son passé sombre en changeant de nom. C’est sous celui de Lafont qu’il va toutefois saisir sa chance. Sous les verrous quand l’exode de l’été 1940 conduit au transfert des prisonniers parisiens, Lafont s’enfuit du camp d’internement de Cepoy (Loiret) en compagnie de deux Allemands internés là pour espionnage au profit des nazis.
Audace et cruauté
De retour avec eux à Paris, désormais contrôlé par les soldats du Reich, Lafont va concrétiser le rêve de « participation indigène » à l’œuvre d’Hitler prôné dès Mein Kampf. Pour convaincre les nouveaux maîtres de l’employer, l’homme va multiplier les coups d’audace. Quand il exige en août, hors toute légitimité, la libération de gars incarcérés à Fresnes, pour s’en constituer une équipe, il braque l’occupant. Mais quand il enlève un leader belge de la résistance aux nazis réfugié à Toulouse, qu’il le ramène, ligoté dans le coffre de sa voiture, au siège parisien de la Gestapo, qu’il l’y torture lui-même et peut se prévaloir d’avoir démantelé son réseau, Lafont gagne la confiance des nouveaux maîtres.
S’en suivent près de quatre années d’exactions où, à la tête d’une brigade de repris de justice, de bandits et d’escrocs, Lafont règne en maître mafieux.