La bataille du Chili

trois films de patricio guzmÁN RÉalisés entre 1973 et 1979

L'insurrection de la bourgeoisie

L'insurrection de la bourgeoisie
Le coup d'État militaire

Le coup d'État militaire
Le pouvoir populaire

Le pouvoir populaire

 

Depuis 1970, Salvador Allende, élu sous la bannière d'un socialisme révolutionnaire qui a enthousiasmé le peuple ouvrier, préside le Chili. Mais l'opposition de droite, notamment le parti démocrate-chrétien, largement assisté par la CIA qui voit d'un mauvais œil l'instauration d'un nouvel élan marxiste en Amérique du Sud, cherche par tous les moyens à renverser le gouvernement. Par la voix des urnes, d'abord : le renouvellement du Parlement en mars 1973 est l'occasion d'une offensive électorale de la droite, qui se traduit par un semi-échec : la coalition de droite n'a pas engrangé les 60 % nécessaires pour destituer constitutionnellement le président. Qu'importe. Puisque le processus démocratique ne joue pas à leur avantage, l'opposition et Washington entament une campagne de désorganisation du ravitaillement de la population, via la destruction des stocks et le sabotage des semailles paysannes. Les organisations fascistes, de leur côté, sèment le chaos social pour justifier un futur coup d'État. Le mouvement Patrie et Liberté, par exemple, bénéficie du soutien financier des grandes entreprises et du Département d'État à Washington, qui a également infiltré ses agents instructeurs dans les milices pour les former à la terreur. Le basculement de la classe moyenne dans l'opposition fascisante, via une grève des transporteurs qui bénéficie du soutien des étudiants catholiques et du parti démocrate-chrétien, enfonce le dernier clou dans le cercueil de la démocratie. Le 29 juin, une tentative de putsch est lancée par des officiers contre le palais présidentiel de la Moneda.

Le travail d'une vie
Tourné avec des pellicules fournies en France par Chris Marker, La bataille du Chili est un monument du documentaire, qui capte dans une saisissante fresque cousine du cinéma direct les derniers mois qui ont précipité un pays violemment divisé dans la dictature, ou, comme son réalisateur le qualifiera dans le quotidien Le monde, "l'agonie d'une expérience révolutionnaire". Alors tout jeune documentariste, Patricio Guzmán (Mon pays imaginaireLa cordillère des songes), qui a entrepris de filmer l'exercice du pouvoir socialiste dès 1970, ne sait pas encore qu'a débuté pour lui le travail d'une vie : la sauvegarde et la transmission d'une mémoire écorchée vive, traumatisée par la dictature de Pinochet. À l'époque, les caméras du cinéaste sont partout, des usines en débrayage où il immortalise les réunions d'ouvriers tentant de faire advenir une autogestion populaire en passant par l'effervescence insurrectionnelle de l'été 1973 dans les rues de Santiago, jusqu'au palais présidentiel en flammes que filme son monteur depuis le toit voisin des bureaux de la production, le jour du coup d'État. Guzmán et son équipe paieront eux aussi un lourd tribut à la dictature : après avoir été arrêté et emprisonné, le réalisateur s’exilera à Paris, où il réside toujours. Le dernier épisode de la trilogie, consacré à l'idéal d'un "pouvoir populaire" qui fut près de se concrétiser avant d'être écrasé par la répression, est dédié à son opérateur image, Jorge Müller Silva, arrêté par la police militaire de Pinochet en 1974 pour – à l'instar de milliers de Chiliens – ne jamais reparaître.

 


 

Quand l'histoire fait dates

Série de documentaires de l'historien Patrick Boucheron sur ARTE

 

Le-proces-de-Socrate

-399
Le procès de Socrate

La mort d'Alexandre le Grand

11 juin -323
Mort d'Alexandre le Grand

Crucifixion-de-Jesus

+33
La crucifixion de Jésus

Pompei-l-histoire-fait-date

+79
La destruction de Pompéi

Islam-Mahomet-Hegire

622
L'an 1 de l'Islam

1270-mort-de-louis-ix

25 août 1270
Mort de Louis IX

Pompei-l-histoire-fait-date

1347
La peste noire en Europe

L-assassinat-d-henri-iv

14 mai 1610
L'assassinat d'Henri IV

L-assassinat-d-henri-iv

1911
La conquête de Pôle Sud

L-assassinat-d-henri-iv

6 août 1945
Hiroshima

Le-massacre-colonial-de-1961

17 octobre 1961
Un massacre colonial à Paris

coup-d-etat-de-pinochet

11 septembre 1973
Coup d'État de Pinochet au Chili

 

Le médiéviste Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, explore des dates marquantes de l’histoire, des trésors artistiques ornant la grotte de Lascaux, en 18 000 avant notre ère, au coup d’État militaire contre le président chilien Salvador Allende, le 11 septembre 1973. Mobilisant son talent de conteur, associé à une animation qui s’appuie sur une riche iconographie, et convoquant éclairages de spécialistes et approche réflexive, l’historien bouscule notre regard sur des événements majeurs et les traces qu’ils ont laissées dans les mémoires, en les replaçant dans une perspective globale et en assumant les incertitudes de la science historique.

 


 

Le Procès - Prague 1952

Film documentaire de Ruth Zylberman 
France 2021

 

Prague 2018, des ouvriers retrouvent des bobines dans un entrepôt. Ce sont les images du Procès Slansky, 1952, macabre mise en scène stalinienne où quatorze dignitaires communistes accusés de crimes imaginaires durent faire l’aveu de leur fausse culpabilité. Le film retrace la trajectoire de trois accusés, brisés par un monde qu’ils avaient contribué à édifier.

 

 


 

  • « Entre 1982 et 1985, une violente série de meurtres terrorise la Belgique. Au total, 28 personnes sont tuées et 22 sont blessées. Malgré les nombreuses attaques, les auteurs de ces crimes n’ont jamais été arrêtés. En 2025, il y aura probablement prescription et le dossier sera officiellement bouclé.  Dans cette série documentaire, Serge Hologne, originaire du Brabant-Wallon, et une équipe de jeunes journalistes, partent à la rencontre des principaux protagonistes de cette affaire et examinent les questions qui hantent encore la Belgique. Ils se focalisent sur les indices retrouvés et étudient deux pistes existantes pour tenter d'éclaircir ce mystère : la piste des anciens gendarmes et la piste française. Voici l’histoire — détaillée et dramatique — des "Tueurs du Brabant". »

    Sombre Belgique - séries de podcasts de la RTBF

    Baudouin, le roi ambigu - 11 épisodes mis en ligne en janvier et février 2024

    De la mort accidentelle de sa mère, la Reine Astrid, en 1935, dans la voiture conduite par son mari, le roi Léopold III, alors qu'il n'avait encore que 5 ans, en passant par la guerre, l'occupation allemande, Léopold III qui se rend aux Allemands, alors que le gouvernement Pierlot s'exile à Londres et l'exhorte à les suivre, la question royale qui en résulte, l'abdication, Baudouin montant sur le trône plus tôt que prévu, à 20 ans à peine, l'indépendance du Congo, l'assassinat de Patrice Lumumba, sa rencontre avec le futur cardinal Suenens et le Renouveau charismatique, la recherche d'une épouse pour Baudouin par Veronica O'Brien, cofondatrice avec Suenens de l'Association FIAT au sein du Renouveau charismatique, son mariage avec Fabiola, les relations plus que troubles avec le dictateur fasciste Francisco Franco, son refus de signer, en 1990, la loi de dépénalisation partielle de l'avortement, l'entourloupe de « l'empêchement de régner », sa mort, le 31 juillet 1993 à Motril, Espagne, à 62 ans.

    Épisode 1 : Le temps des épreuves 00:00:00
    Épisode 2 : De l’exil vers le trône 00:20:38
    Épisode 3 : Triste Sire 00:42:17
    Épisode 4 : Le Roi, la foi, Franco et Fabiola 01:05:45
    Épisode 5 : Rupture 01:28:16
    Épisode 6 : Notre cher Congo 01:49:12

    Épisode 7 : Cet insolent de Lumumba 02:14:55
    Épisode 8 : L’élimination 02:40:32
    Épisode 9 : Fédéraliste mais pas trop 03:02:07
    Épisode 10 : Un cas de conscience 03:22:24
    Épisode 11 : Une foi absolue 03:51:48

    SOMBRE BELGIQUE - RTBF - 2023-2024
    BAUDOUIN, le roi ambigu - RTBF - janvier-février 2024
    Question royale
    Prestation de serment de Baudouin
    Première visite au Congo en 1955
    1960 - rencontre avec Kasa Vubu et Lumumba
    Mobutu entre en scène
    Tshombé proclame et fête l'indépendance du Katanga
    Arrestation de Patrice Lumuba
    Lumumba transféré au Katanga
    Une des visites de Baudouin à Mobutu
    Mariage de Baudouin et Fabiola
    Fabiola, une proche du dictateur Franco
    Baudouin et Fabiola
    La vie de Veronica O'Brien
    L'hagiographie de Baudouin par Suenens
    Nouvelle édition de 2023 avec inédits de sa correspondance privée
    Suenens - 1987
    Suenens et O'Brien
    Baudouin et Jean-Paul II
    Baudouin refuse de signer la loi sur la dépénalisation partielle de l'avortement
    La crise constitutionnelle qui aboutit à « l'empêchement de régner » pendant 2 jours, inventée par le Premier Ministre Wilfried Martens
    Visite populaire au Palais royal après le décès de Baudouin
    1993 - Mort de Baudouin
    Fabiola porte le blanc du deuil, typique du Renouveau charismatique
  • SOMBRE BELGIQUE - RTBF - 2023-2024
  • BAUDOUIN, le roi ambigu - RTBF - janvier-février 2024
  • Question royale
  • Prestation de serment de Baudouin
  • Première visite au Congo en 1955
  • 1960 - rencontre avec Kasa Vubu et Lumumba
  • Mobutu entre en scène
  • Tshombé proclame et fête l'indépendance du Katanga
  • Arrestation de Patrice Lumuba
  • Lumumba transféré au Katanga
  • Une des visites de Baudouin à Mobutu
  • Mariage de Baudouin et Fabiola
  • Fabiola, une proche du dictateur Franco
  • Baudouin et Fabiola
  • La vie de Veronica O'Brien
  • L'hagiographie de Baudouin par Suenens
  • Nouvelle édition de 2023 avec inédits de sa correspondance privée
  • Suenens - 1987
  • Suenens et O'Brien
  • Baudouin et Jean-Paul II
  • Baudouin refuse de signer la loi sur la dépénalisation partielle de l'avortement
  • La crise constitutionnelle qui aboutit à « l'empêchement de régner » pendant 2 jours, inventée par le Premier Ministre Wilfried Martens
  • Visite populaire au Palais royal après le décès de Baudouin
  • 1993 - Mort de Baudouin
  • Fabiola porte le blanc du deuil, typique du Renouveau charismatique
  • 21 février 2024

    Entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée Assadourian

    Entree de Missak Manouchian au Pantheon 21 fevrier 2024

    Né en 1906 dans l'Empire ottoman, rescapé du génocide arménien, Missak Manouchian et seul survivant d’une famille de la diaspora arménienne en Turquie. Il rejoint la France en 1925 avec son frère Garabed qui décède quelques années plus tard. Il travaille d’abord dans les chantiers navals du secteur de Marseille puis monte à Paris où il devient ouvrier tourneur chez Citroën. Il est licencié au début de la crise des années 1930. Il se livre alors à des activités artistiques et sportives. Amoureux des lettres, il crée deux revues littéraires en arménien. À partir de 1934, il adhère au PCF. Il est également secrétaire du Comité central de Secours pour l’Arménie et responsable du journal en arménien de la MOI. Il épouse Mélinée Assadourian en 1936. Arrêté au début de la Drôle de guerre, il est libéré et rejoint l’armée. En janvier 1940, il procède à une nouvelle demande de naturalisation française qui lui est refusée. Démobilisé, Manouchian est intégré dans une usine de la Sarthe. Au début de 1941, il rejoint Mélinée à Paris. Il est arrêté à l’été 1941 puis libéré en septembre. Il assume alors dans la clandestinité la responsabilité de la section arménienne de la MOI et mène des actions de propagande. En février 1943 il rejoint les FTP-MOI. Il est nommé commissaire technique en juillet 1943 puis en août, commissaire militaire pour la région parisienne. Il est arrêté le 16 novembre 1943 à Évry Petit-Bourg lors d’un rendez-vous clandestin avec Joseph Epstein, son responsable. Sa photo est reproduite en médaillon sur l’Affiche rouge avec la légende « Manouchian – Arménien – chef de bande – 56 attentats – 150 morts – 600 blessés ».

    Née également dans l'Empire ottoman, à Constantinople en 1913, et aussi rescapée du génocide arménien avec sa sœur, Mélinée Assadourian est transférée en Grèce en 1922. Elle arrive en France en 1926 où elle intègre une école de Marseille. Elle rejoint Paris quelques années plus tard et acquiert une formation de sténodactylo. Elle loue un logement à Paris à l’oncle de Charles Aznavour. Révoltée par l’injustice, elle prend contact avec une organisation arménienne. Elle milite alors au Comité central de Secours pour l’Arménie (HOK) dont elle devient secrétaire. Elle y rencontre Missak Manouchian qu’elle épouse en 1936. Compagne dans la vie et dans la Résistance de celui-ci, elle échappe aux arrestations de novembre 1943. En 1947, elle s’installe en Arménie soviétique puis revient en France en 1963. Elle participe à la transmission de la mémoire de son époux et des étrangers dans la Résistance française. Elle publie en 1977 une biographie de Missak intitulée Manouchian dont une réédition augmentée par sa petite-nièce Katia Guiragossian est parue en novembre 2023.

    LES 23 FUSILLÉS DE L’AFFICHE ROUGE 

    Les « 23 » sont majoritairement jeunes. Les raisons de leur engagement sont diverses, mais les persécutions qu’ils ont subies avant-guerre dans leur pays d’origine et qu’ils continuent à subir en France pendant l’Occupation motivent généralement leurs actions. 
    Ils sont étrangers, apatrides pour certains, Français pour d’autres. On compte des Hongrois, des Polonais, des Roumains, des immigrés juifs, tous contraints à la clandestinité pour fuir la Gestapo et ses supplétifs de Vichy. D’autres sont des Républicains espagnols, des brigadistes, des antifascistes ayant fui l’Italie de Mussolini, ou encore des Arméniens rescapés du génocide. Une fois arrêtés, ils sont incarcérés à la prison de Fresnes dans l’attente du procès qui débouche sur leur exécution le 21 février 1944.
    À ces « 23 », s’ajoutent Mélinée Manouchian, impliquée dans la reconnaissance de son époux et qui l’accompagne au Panthéon, mais aussi Joseph Epstein, responsable des FTP de la région parisienne.

    Fusillé le 21 avril 1944 au Mont-Valérien entre 15h22 et 15h56
    Missak Manouchian / Spartaco Fontanot / Roger Rouxel / Amadeo Usseglio-Polatera / Robert Witchitz
    Georges Cloarec / Rino Della Negra / Cesar Luccarini / Antoine Salvadori
    Celestino Alfonso / Joseph Boczor / Emeric Glasz / Marcel Rayman
    Thomas Elek / Maurice Fingercwajg / Jonas Gelduldig / Wolf Wajsbrot
    Léon Goldberg / Armenak Manoukian / Salomon [Willy] Schapiro Wolf
    Szlama Grzywacz / Stanislas Kubaki

    Fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien
    Joseph Epstein

    Décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart en Allemagne
    Olga Bancic

    Survivante
    Mélinée Manouchian

    Plus d'information sur le site du Musée de la résistance nationale

     


     

     

    Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant

    Film documentaire réalisé par Mosco Levi Boucault en 2024 sur les membres de l'Affiche rouge en postface des Terroristes à la retraite (1985)

    À l'occasion de l'entrée au Panthéon des cendres de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée, ce 21 février 2024, quatre-vingts ans jour pour jour après l’exécution du résistant au mont Valérien avec vingt-et-un de ses compagnons, Mosco Levi Boucault rend, avec cette postface de son documentaire "Des terroristes à la retraite", un vibrant hommage aux combattants de l’Affiche rouge.

    Ils s’appelaient Raymond Kojitsky, Rino Della Negra, Thomas Elek, Olga Bancic, Celestino Alfonso… Ils étaient membres des Francs-tireurs et partisans - Main-d’oeuvre immigrée (FTP-MOI), unités de la résistance communiste. Sous l’impulsion du PCF, ces résistants, juifs et étrangers, dont Missak Manouchian, ont pris les armes contre l’occupant allemand à Paris de 1942 à novembre 1943 et joué un rôle déterminant dans la Résistance. Après l’assassinat du colonel SS Julius Ritter, qui supervisait le STO (Service du travail obligatoire), le 28 septembre 1943, vingt-trois d'entre eux sont arrêtés en novembre et vingt-deux exécutés le 21 février 1944. Olga Bancic, la vingt-troisième, sera guillotinée à Stuttgart. Une "affiche rouge" avec les noms de dix d’entre eux est alors placardée sur les murs de France par la propagande nazie, attribuant les actes de résistance à une armée de criminels étrangers, juifs et communistes.


    Bribes de vies héroïques


    À l’occasion du 80e anniversaire de l'exécution de Missak Manouchian et de sa panthéonisation le 21 février 2024, en compagnie de son épouse Mélinée (disparue en 1989), Mosco Levi Boucault réalise, avec la cinéaste Ruth Zylberman, une postface de son documentaire Des terroristes à la retraite sorti en 1985, qui emprunte son titre au poème L'affiche rouge d'Aragon leur rendant hommage. Parcourant Paris et sa banlieue, Ivry et Saint-Ouen, les auteurs brossent le portrait de cinq de ces résistants des FTP-MOI – quatre hommes et une femme. Grâce aux émouvants témoignages de leurs descendants (petits-enfants, neveux, arrière-petits-enfants) lisant leurs dernières lettres ou évoquant des bribes de ces vies héroïques, et aux analyses précieuses des historiens Annette Wieviorka et Thomas Fontaine, ils restituent la mémoire de ces combattants qui alliaient amour de la France et haine du fascisme, tous morts pour la liberté dans l’espoir de lendemains qui chantent. 

     

     


     

     

     

    Des terroristes à la retraite

    Film documentaire réalisé par Mosco Levi Boucault 1985 sur les membres de l'Affiche rouge


    Juifs et communistes, émigrés en France dans les années 1930, ils ont été les principaux acteurs de la résistance urbaine menée à Paris contre l'occupation allemande. En 1985, pour son premier long métrage documentaire, Mosco Levi Boucault recueillait le bouleversant témoignage de ces ex-"terroristes" oubliés par la France.
    Ils étaient juifs, communistes et étrangers. Venus de Pologne, de Roumanie, de Hongrie et d’Arménie, ils ont immigré en France dans les années 1930 pour échapper aux persécutions raciales et politiques. Pour la plupart, ils étaient tailleurs ou fourreurs. Le pacte de non-agression entre Staline et Hitler, en août 1939, les déboussole. Ils s’engagent mais trouvent une armée française en déroute. La promulgation du statut des juifs par Vichy les oblige à se faire enregistrer au commissariat. Lorsque l’Allemagne envahit l’URSS, en août 1941, le Parti communiste français (PCF) lance une guérilla urbaine contre l’occupant, à Paris. Mais les militants français n’ont pas la culture de la clandestinité. Le parti s’adresse alors aux militants de la Main-d’Œuvre immigrée (MOI) : le travail souterrain leur est familier et ces proscrits, très jeunes pour la plupart, n’ont rien à perdre…

     

    L'affiche rouge


    Organisés en triangles cloisonnés, les Francs-tireurs et partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) fabriquent des bombes, d'abord artisanales, puis de plus en plus élaborées. Leurs actions se multiplient et sont efficaces : à Paris, entre mars 1942 et novembre 1943, 92 hôtels allemands sont attaqués à la bombe ; 33 à la grenade ; 15 bureaux de recrutement sont incendiés ; 125 camions militaires, détruits ; 11 traîtres, abattus… En août 1943, les FTP-MOI organisent un attentat contre von Schaumburg, général commandant de Paris. En septembre, ils exécutent le responsable du Service du travail obligatoire (STO) en France, Julius Ritter. Mais, en octobre, un de leurs chefs est arrêté. Missak Manouchian cherche alors en vain à obtenir de la direction du mouvement l’autorisation de quitter provisoirement Paris. En novembre, la plupart des militants sont arrêtés et exécutés. Leurs visages figureront sur la célèbre “affiche rouge” placardée sur les murs de Paris…
    Lors de sa première diffusion, le témoignage précieux et bouleversant de ces héros modestes que la France avait alors relégués dans l'oubli a généré un considérable retentissement, d’abord parce qu’il mettait en avant la responsabilité des instances dirigeantes des FTP et du PCF, ensuite à cause de l’extrême humanité des protagonistes, filmés en situation, sur les lieux de leurs actions, rejouées pour la caméra, ou dans les ateliers de confection où ils ont continué de travailler. Une indifférence, puis une ingratitude que veut réparer l'entrée au Panthéon des cendres de Missak Manouchian et de son épouse, Mélinée, ce 21 février 2024, quatre-vingts ans jour pour jour après l’exécution du résistant au Mont-Valérien avec vingt et un de ses compagnons – arrêtée avec eux, la Hongroise Olga Bancic, elle, fut décapitée en Allemagne.

     


     

    CORÉE, une guerre sans fin

    1950 - 1953

    Réalisation John Maggio, Etats-Unis 2019

     

    Entre 1950 et 1953, les Américains larguent plus de bombes sur la Corée que durant la Seconde Guerre mondiale. La guerre de Corée coûtera la vie à 36 000 GI et plus de 2 millions de Coréens. Ce bouleversant documentaire restitue l’absurdité d'une guerre qui a déchiré une nation en deux et qui, inachevée, continue de menacer la paix et la sécurité dans le monde.

    "Ne pas laisser les États-Unis recommencer." En Corée du Nord, la méfiance anti-impérialiste contre l’Oncle Sam est toujours d’une virulente actualité, malgré les efforts apparents de Donald Trump pour rapprocher les deux pays. En novembre 2017, Kim Jong-un donnait des sueurs froides à tous les dirigeants de la planète en annonçant être capable d'envoyer une ogive nucléaire sur Washington. Cette agressivité tire ses racines de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la partition totalement arbitraire de la péninsule coréenne, effectuée sous l'égide du président Harry Truman. Le 25 juin 1950, les États-Unis interviennent directement pour contrer l’avancée du "péril rouge", les soldats de Kim II-sung, soutenus par Staline, enclenchant dès lors un terrible engrenage. En trois ans, la guerre de Corée, pendant laquelle les Américains larguent plus de bombes que durant toute la Seconde Guerre mondiale, coûte la vie à 36 000 GI et plus de 2 millions de Coréens.

    Blessures vives

    Considérée comme l'un des conflits les plus effroyables de la guerre froide, la guerre entre Corées du Sud et du Nord, soutenues par leurs alliés idéologiques, menace aujourd’hui encore l’ordre du monde, entre dictature communiste, provocations nucléaires et réunification chimérique. Dans ce documentaire très dense, historiens américains, journalistes coréens, chefs militaires ou anciens GI racontent les grandes dates du conflit, entre les exactions des troupes du général MacArthur et l’intervention surprise de la Chine maoïste. S’appuyant sur des documents inédits – obtenus grâce à l'ouverture récente d'archives en Russie, aux États-Unis, en Chine et en Corée du Sud –, ce film apporte un éclairage nouveau, extrêmement précis, sur ce déchirement fratricide traumatique, aux confins de l’absurde.

     

     


     

    LA GUERRE DE SÉCESSION (1861-1865)

    Une série documentaire américaine réalisée par Ken Burns en 1990, restaurée et digitalisée en 2015, et présentée sur ARTE en 7 épisodes de 55 minutes en 2023

     

    secession 1

    1861 La cause
    secession 2

    1862 L'impasse sanglante
    secession 3

    1862 Libre pour toujours
    secession 4

    1863 Un meurtre, tout simplement
    secession 5

    La renaissance de la liberté
    secession 6

    1864 Terre sanctifiée
    secession 7

    Washington, 4 mars 1865

     

    « Véritable cataclysme du 19e siècle, la guerre de Sécession a jeté les bases des États-Unis d’aujourd’hui et a conduit à l’abolition de l’esclavage. Entre 1861 et 1865, le Nord, ou Union, et le Sud, onze États réunient dans la Confédéradtion des États d'Amérique, se sont faits la guerre et se sont massacrés en grand nombre. Cette série documentaire de Ken Burns dresse, en sept épisodes, une chronique très réaliste des ces années sanglantes. »